Législatives : Aurélien Rousseau, ancien ministre du gouvernement Borne, candidat... pour le «Nouveau Front populaire»

L’heure est à la «clarification», pour reprendre l’expression d’Emmanuel Macron. Cinq jours après le coup de tonnerre de la dissolution de l’Assemblée nationale, les états-majors finalisent, en vue des législatives anticipées, les investitures quelques heures avant le fin du dépôt des candidatures dimanche en préfecture. Alors que la gauche s’est rassemblée sous la bannière «Nouveau Front populaire», l’éphémère ministre de la Santé Aurélien Rousseau (juillet-décembre 2023) représentera la coalition dans la troisième circonscription des Yvelines... contre la majorité. Les 30 juin et 7 juillet, il y affrontera la députée sortante Béatrice Piron (Renaissance), qui s'était largement imposée en 2022 face à la Nupes.

Ancien directeur de cabinet d’Élisabeth Borne à Matignon (2022-2023), notamment lors de la réforme des retraites, cette figure de l’aile gauche de la macronie avait quitté le gouvernement après le vote de la loi immigration, approuvée par les députés RN. «Fort de (ses) valeurs, républicaines, universalistes, pour le progrès et l'émancipation», Aurélien Rousseau a estimé sur X que l’alliance était la «seule capable de faire barrage à l'extrême droite.» «Le RN ne doit pas accéder au pouvoir.»

Interrogé vendredi sur ce transfert en marge du G7 à Bari, Emmanuel Macron a préféré ironiser : «Ça montre toute sa cohérence...» «Il a bâti la réforme des retraites... que la gauche compte abroger», a-t-il grincé. Un angle d’attaque repris par le ministre de la Justice Éric Dupond-Moretti : «Courage à Aurélien Rousseau qui va devoir expliquer pourquoi la réforme des retraites qu'il a méticuleusement négociée doit être supprimée.» Du côté de la gauche, la députée EELV de Paris Sandrine Rousseau a souhaité la «bienvenue» à l'ancien directeur général de l'ARS Île-de-France. «Le même, le seul, qui a quitté le gouvernement à cause de la loi immigration», s’est-elle réjoui.