JO 2026 : le biathlon au sommet, le ski alpin dans le trou… Le bilan de l’hiver des Bleus, à moins d’un an des Jeux de Cortina

Du 6 au 22 février 2026, les Jeux olympiques d'hiver poseront leurs valises dans le nord de l'Italie, entre Milan et Cortina d'Ampezzo. Dixième au tableau des médailles en 2022 à Pékin, avec 14 médailles dont cinq en or, la France espère mieux y figurer. Les Bleus ont de quoi être ambitieux, après un hiver plein de promesses et constellé de victoires pour certains, mais aussi de revanches à prendre sur une période décevante pour les autres. Franceinfo: sport fait le point, alors que le cirque blanc vient de baisser le rideau. 

Biathlon : les Bleu(e)s au sommet

Comme souvent ces dernières années, le principal atout de l'équipe de France pour les prochains Jeux olympiques reposera sur le biathlon. L'hiver 2024-2025 l'a encore confirmé, avec des Bleus tout feu tout flamme sur les pas de tir de la Coupe du monde. A 26 ans, Lou Jeanmonnot est passée à quelques mètres du gros globe de cristal, après avoir empoché les petits globes de l'individuel et de la poursuite. 

Avec cinq athlètes dans le top 8 du classement général (Julia Simon 3e, Océane Michelon 5e, Jeanne Richard 6e, Justine Braisaz-Bouchet 8e), l'équipe de France féminine affiche une densité folle. Ce qui est aussi le cas chez les hommes, avec Eric Perrot (3e), Quentin Fillon Maillet (5e), Emilien Jacquelin (7e) et Fabien Claude (12e). Les Bleus ont d'ailleurs remporté le classement des nations de l'hiver.

Cette densité a également éclaboussé les championnats du monde de Lenzerheide en Suisse, en février. Avec 13 médailles au compteur, dont six en or, la France a terminé tout en haut du classement des médailles, égalant son record sur une seule édition. Et ce, avec six athlètes médaillés différents sur les épreuves individuelles. A moins d'un an des JO, l'équipe de France est donc la référence internationale en biathlon, à l'image du relais masculin, auteur d'un sans-faute historique. D'autant que les frères Boe, néoretraités, ne seront pas de la partie.

Ski alpin : Clément Noël, le sapin qui cache la forêt 

En ski alpin, c'est une autre paire de manches. C'est simple : pour les équipes de France de ski alpin, l'hiver 2024-2025 est l'un des pires depuis plusieurs années. En dehors de Clément Noël, vainqueur de quatre slaloms cet hiver, les Bleus n'ont remporté aucune étape de Coupe du monde. Et le bon hiver de leur leader ne lui a même pas suffi pour aller chercher le petit globe de cristal du slalom (4e).

Le skieur de Val d'Isère n'a pas réussi non plus à sauver l'honneur tricolore lors des Mondiaux de ski de Saalbach, en février, conclus avec un zéro pointé historique : une première depuis 2003 ! Les graves blessures d'Alexis Pinturault et de Cyprien Sarrazin expliquent en partie cet échec, alors que l'équipe de France féminine se reconstruit patiemment, après la retraite de Tessa Worley en 2023. Au fond du trou, les Tricolores du ski alpin entament un chantier urgent de reconstruction, même s'il est sans doute trop tard pour viser monts et merveilles en 2026.

Ski alpinisme : Anselmet-Harrop, déjà prêts à briller

Pour la première fois de l'histoire, le ski alpinisme aura son rendez-vous aux Jeux olympiques l'hiver prochain. Si les deux formats retenus (le sprint et le relais mixte) créent la polémique au sein du circuit mondial, ils sont bien maîtrisés par deux stars tricolores : Emily Harrop et Thibaut Anselmet. La paire française a ainsi été sacrée championne du monde du relais mixte en février.

La France a d'ailleurs brillé dans ces Mondiaux, en terminant première au classement des médailles avec 10 breloques, dont quatre en or. Emily Harrop et Thibault Anselmet ont ainsi chacun terminé vice-champions du monde du sprint, l'autre format olympique. Les deux têtes d'affiche tricolore ont également chacun remporté la Coupe du monde, pour la quatrième fois d'affilée pour Emily Harrop, et la troisième pour Thibault Anselmet.

A noter également la deuxième place au classement général féminin de Célia Perillat-Pessey, mais aussi les victoires des duos Xavier Gachet - William Bon Mardion et Axelle Gachet-Mollaret - Lorna Bonnel sur la 39e édition de la Pierra Menta, course par étape mythique du ski alpinisme. Comme pour le biathlon, la France domine cette discipline. De quoi regretter le peu d'épreuves aux JO de Milan-Cortina. 

Ski acrobatique : Laffont et Ledeux, valeurs sûres

De retour sur les skis cet hiver après une année sabbatique, Perrine Laffont n'a pas perdu de temps. La Française de 26 ans a décroché un troisième titre mondial consécutif en ski de bosses, et terminé deuxième de la Coupe du monde de la discipline (elle qui a remporté le gros globe de cristal en 2019, 2020 et 2023). Avec 13 podiums dont trois victoires, la championne olympique de 2018 a vite rassuré sur son niveau. Chez les hommes, Benjamin Cavet a signé une saison prometteuse, en terminant quatrième de la Coupe du monde de ski de bosses, avec trois podiums et une victoire.

Tess Ledeux a, elle aussi, connu un hiver plein de succès. En slopestyle, la freestyleuse de 23 ans a remporté le petit globe de cristal et les X Games. En big air, elle a terminé deuxième de la Coupe du monde.. La vice-championne olympique de big air peut nourrir de grandes ambitions pour les prochains Jeux, même si une commotion cérébrale l'a empêchée de se présenter aux Mondiaux de Saint-Moritz en fin de saison. Du côté du halfpipe, en revanche, la France ne compte aucun prétendant sérieux à la médaille pour le moment.

Enfin, en ski cross, l'équipe de France fait toujours partie des nations qui comptent, malgré le faible nombre de médailles aux Mondiaux (l'argent pour Melvin Tchiknavorian et Jade Grillet-Aubert dans l'épreuve par équipes). Avec plusieurs athlètes dans le top 8 lors des Mondiaux, l'équipe de France a pris rendez-vous avec l'avenir, alors que Youri Duplessis-Kergomard, Melvin Tchiknavorian et Marielle Berger Sabbatel ont régulièrement joué la victoire en Coupe du monde.

Snowboard, ski de fond, saut à ski… 

Pour le reste des disciplines, c'est plus compliqué pour les Français. Il n'y a guère qu'en snowboard cross que la Franche affiche des candidats à la médaille olympique à Milan, avec Julien Thomas, Loan Bozzolo (vice-champion du monde en 2025), Léa Casta et Julia Pereira de Sousa (également 3e des Mondiaux) qui ont terminé dans le top 5 de la Coupe du monde la discipline. En big air, en halfpipe et en slopestyle, en revanche, c'est plus compliqué. 

Du côté des disciplines nordiques, les Bleus partent de beaucoup plus loin. En ski de fond, seul Hugo Lapalus a intégré le top 10 final de la Coupe du monde (7e). En saut à ski, Valentin Foubert était le seul Tricolore parmi les 30 meilleurs mondiaux (28e). Enfin, en combiné nordique, il a fallu attendre la dernière manche de l'hiver pour voir un Français sur le podium : Laurent Muhlethaler, qui termine 18e du classement de la Coupe du monde.