Ski alpin : "J'ai fait le tour de mon sport", affirme Alexis Pinturault qui repart pour une dernière saison, uniquement en slalom géant, en vue des JO-2026
Pas épargné par les blessures depuis deux ans, Alexis Pinturault n'abandonne pas pour autant. A bientôt 34 ans (il les aura le 20 mars), le skieur de Courchevel a confirmé, lors d'une conférence de presse, vendredi 7 mars, qu'il rempilerait bien pour une dernière saison, l'hiver prochain, lui qui est blessé au genou droit depuis sa chute à Kitzbühel le 24 janvier. Assez hésitant dans les jours qui avaient suivi sa blessure, Alexis Pinturault a finalement annoncé se recentrer sur le slalom géant uniquement, avec les Jeux olympiques de Milan-Cortina dans le viseur.
"J'ai fait le tour d'une certaine manière de mon sport. Je suis motivé par le fait de revenir pour les Jeux, je veux finir le plus professionnellement possible, a expliqué le vainqueur de la Coupe du monde 2021. Quand je me suis reblessé, je me suis demandé, est-ce que j'arrête ou je continue ? Ensuite, si je continue, pourquoi le faire ? Je n'avais pas envie d'arrêter sur une blessure. Il y a la belle perspective des JO-2026 en Europe, c'était une motivation supplémentaire."
Un autre rôle pour les JO-2030
L'homme aux huit médailles mondiales assure que l'envie de chausser de nouveau les skis lui est revenue lors du diagnostic de sa dernière blessure : "Ce n'est pas une blessure très grave, en tout cas très loin de ce que j'avais connu en 2024. Il n'y a pas d'opération, moins de douleurs. J'ai passé un scanner jeudi, très rassurant, après six semaines d'immobilisation. Tout est en ordre de marche, c'est très positif. Le protocole est allégé, j'ai quitté les béquilles jeudi, et je peux espérer skier dans un mois sans douleur."
Devenu père il y a un peu plus d'un an, Alexis Pinturault s'était lancé un ultime défi depuis 2023 : briller dans les épreuves de vitesse (descente et super-G), lui, le spécialiste de la technique (slalom et slalom géant), avec le rêve de remporter une descente. Mais, après deux hivers marqués par les blessures, "la Bête" remise ce projet au placard pour se reconcentrer sur le slalom géant, sa discipline de prédilection (18 victoires en Coupe du monde sur ses 34 succès).
"Je n'ai pas de temps à perdre, je me concentrerai sur ma discipline la plus forte. Avant mes blessures, j'aurai vécu de belles choses quand même en vitesse, comme la 9e place à Wengen en descente en 2024. Je ne serai pas allé au bout de mon projet, mais c'est contraint et forcé. Ce n'est pas agréable, mais si je veux avoir une ambition de performance, je dois me concentrer sur une seule discipline."
Alexis Pinturaulten conférence de presse
Pour cela, le skieur de Courchevel, qui a longtemps eu une structure personnelle lorsqu’il visait le classement général de la Coupe du monde (qu'il a remporté en 2021), va réintégrer l'équipe de France. "J'aurai encore mon préparateur physique personnel, mais poursuivre avec une structure complète n'avait pas de sens. C'est plus adéquat d'être avec le groupe France, et je n'aurai plus, non plus, de base en Autriche", a-t-il précisé.
Enfant de Courchevel, Alexis Pinturault fait donc une croix sur les Jeux de 2030, dont les épreuves de ski alpin devraient se disputer dans sa station. Le Français aux 77 victoires en Coupe du monde aura alors près de 39 ans, et reste lucide : "Après il y aura aussi ma vie d'homme, et je me tournerai vers d'autres choses. Ma famille est dans l'hôtellerie, il y a des choses que je pourrais faire, mais je n'ai pas encore réfléchi à ce que je vais faire concrètement. Dans le ski ? Aux JO-2030 ? Dans quel rôle ? On verra plus tard". Avant de glisser qu'en tant qu'habitant de Courchevel, il s'impliquera forcément dans les Jeux.