Mondiaux de ski alpin : un zéro pointé et beaucoup de questions... Quels espoirs pour les Bleus à un an des JO d'hiver ?

A un an des Jeux olympiques d'hiver de Milan-Cortina, l'équipe de France de ski alpin est au fond du trou. En deux semaines de compétition, les Bleus n'ont ramené aucune médaille des championnats du monde de Saalbach, en Autriche : une première depuis vingt-deux ans et l'édition 2003 à Bormio (Italie). Si la France n'a jamais tutoyé le niveau de l'Autriche ou de la Suisse en ski alpin, ce bilan famélique reste toutefois rarissime.

chart visualization

Pour sauver les apparences, on attendait de Clément Noël qu'il soit le sapin qui cache la forêt. Mais le skieur de Val-d'Isère, très en forme cet hiver (quatre victoires en Coupe du monde), n'a pu confirmer les attentes, dimanche 16 février, lors du slalom masculin, ultime course de ces Mondiaux 2025. Résultat : un zéro pointé pour les Bleus, qui a de quoi inquiéter à un an des Jeux.

Des leaders absents

Pour autant, l'échec de Clément Noël est la seule véritable contre-performance du clan tricolore à ces Mondiaux. Et pour cause : les Bleus sont arrivés en Autriche sans leurs deux autres têtes d'affiche : Cyprien Sarrazin et Alexis Pinturault, tous deux blessés. Deux absences de poids quand on connait leur rôle dans le groupe France, notamment celui de Cyprien Sarrazin dans le groupe de vitesse.

Quant à Alexis Pinturault, il restait sur deux médailles à domicile en Courchevel en 2023, lui qui compte huit médailles mondiales dans son armoire à trophées, en plus de ses trois médailles olympiques et 77 podiums en coupe du monde, dont 34 victoires. 

"On ne vit pas des moments faciles. On fait des performances très moyennes. Celles de l’hiver en Coupe du monde sont aussi à analyser. Quand on accroche peu de podiums ou de tops 5 comme c’est le cas, on aborde les Mondiaux avec une confiance très limitée malgré l’envie de bien faire", concède David Chastan, directeur de l'équipe de France, qui note toutefois "quelques réactions sur certaines courses, notamment Thibaut Favrot (6e) qui fait son meilleur résultat de la saison en slalom géant."

Mais avec seulement 4 top 10 en neuf courses disputées, les Bleus restent très loin du compte, malgré les promesses portées par Marie Lamure et Marion Chevrier, respectivement 12e et 10e du slalom féminin. "Elles sont en train de se construire, elles sont encore jeunes mais ont skié à leur niveau, c’est intéressant pour la suite", a rassuré David Chastan au micro d'Eurosport, tout en gardant en travers de la gorge le combiné par équipes : "Il y avait moyen de faire une médaille, notamment chez les garçons... Il nous a manqué un peu de folie sur les courses où on était pas du tout favoris, voire même outsiders."

Une refonte du système fédéral

A un an des JO, les Bleus ont donc du travail, notamment l'équipe de France féminine qui ne s'est pas remise de la retraite de Tessa Worley en 2023. "Chez les filles, on a besoin de trouver une équipe pour travailler et se permettre de jouer devant parce que là, on est clairement en difficulté, et pas que depuis cette année", a reconnu David Chastan au micro d'Eurosport, qui élargit sa réflexion à tout le groupe France.

“Il faut qu’on réfléchisse pour voir comment on peut se structurer pour avoir un peu plus de niveau d’entraînement. Ca passe par du travail, mais aussi peut-être par des choix de structures. On a une échéance capitale l'année prochaine avec les JO, il va falloir certaines réflexions pour sortir du confort et travailler."

David Chastan, directeur de l'équipe de France

à Eurosport

Pour 2026, il ne faudra sans doute pas s'attendre à des miracles, toutefois. Mais en coulisses, le système fédéral du ski alpin évolue pour rectifier le tir au mieux en vue des Jeux d'hiver de 2030 en France, comme l'a confié David Chastan : "Sur le moyen voire long terme, des choses se mettent en place. On essaye de rassembler les meilleurs jeunes pour de la formation, de créer de la densité pour monter le niveau et avoir des jeunes plus préparés à évoluer plus vite à un certain niveau". Il le faudra pour accompagner l'actuelle génération montante et redorer le blason du ski français.