Génocide à Gaza : pendant que Donald Trump fait miroiter un cessez-le-feu, Israël continue de massacrer sans répit
Selon Donald Trump, les conditions pour une trêve dans la bande de Gaza sont réunies du côté de Tel-Aviv. Le même gouvernement qui a annoncé, mardi 1er juillet, avoir étendu son offensive militaire dans l’enclave palestinienne. Le spectacle est rodé : le président des États-Unis annonce une trêve, loue la prétendue sagesse de son homologue israélien, Benyamin Netanyahou, et met la pression sur le Hamas, accusé de ne pas vouloir accepter son cessez-le-feu.
« Israël a accepté les conditions nécessaires pour finaliser le cessez-le-feu de 60 jours, au cours duquel nous travaillerons avec toutes les parties pour mettre fin à la guerre, a-t-il ainsi lancé, mardi soir, sur sa plateforme Truth Social. Les Qataris et les Égyptiens, qui ont travaillé d’arrache-pied pour contribuer à la paix, présenteront cette proposition ultime. J’espère, pour le bien du Moyen-Orient, que le Hamas acceptera cet accord, car la situation ne s’améliorera pas – ELLE NE FERA QU’EMPIRER. » De son côté, le mouvement palestinien reste sur sa position initiale, comme l’a répété l’un de ses porte-paroles, Taher Al-Nounou : « Nous sommes disposés à accepter toute proposition si celle-ci mène à la fin de la guerre. »
Le bruit des armes ne cesse quasiment plus
Au sein de Gaza, l’agitation de Donald Trump est assourdie par les tirs et bombardements constants que fait subir Israël à la population civile. Le bruit des armes ne cesse quasiment plus depuis plusieurs jours et le génocide se poursuit dans l’impunité. De nouveaux bombardements israéliens ont tué vingt Gazaouis, dans la journée du mardi 1er juillet, a annoncé la Défense civile de Gaza. La Croix-Rouge s’est quant à elle dite « profondément alarmée » de l’intensification des opérations militaires au sein d’une enclave palestinienne déjà transformée en un champ de ruines depuis de longs mois.
Selon l’organisation de premiers secours, six nouvelles victimes ont été tuées alors qu’elles attendaient pour recevoir de l’aide humanitaire. Interrogée par l’Agence France-Presse (AFP), l’armée israélienne a affirmé avoir tiré des coups de semonce pour éloigner des individus suspects et ne pas avoir connaissance à ce stade de personnes blessées à la suite de ces tirs. Un énième rappel de l’instrumentalisation de l’aide humanitaire – et par conséquent de la famine – par Tel-Aviv, afin de contrôler ce qu’il reste de la population de Gaza.
Depuis que la Gaza Humanitarian Foundation (GHF, Fondation humanitaire pour Gaza) – un consortium privé soutenu par Israël et alimenté financièrement par les États-Unis – a été imposée fin mai, les récits de massacres et de tortures psychologiques se multiplient. Les Palestiniens, déjà affamés voire blessés, doivent survivre aux tirs arbitraires, comme à la chaleur. « Là où j’étais posté, entre une et cinq personnes étaient tuées chaque jour. Elles sont traitées comme des forces hostiles : pas de mesures de contrôle des foules, pas de gaz lacrymogènes, raconte un soldat israélien ayant témoigné anonymement auprès du journal Haaretz. Juste des tirs à balles réelles avec tout ce qu’il est possible d’imaginer : mitrailleuses lourdes, lance-grenades, mortiers. »
« Des milliers de personnes sont lâchées dans des enclos chaotiques »
Dans un communiqué publié mardi 1er juillet, 169 ONG internationales ont appelé à mettre fin au nouveau système de distribution d’aide, seulement composé de quatre centres de distribution alimentaire. « Là, des milliers de personnes sont lâchées dans des enclos chaotiques pour se battre pour des réserves alimentaires limitées, fustigent des organisations telles qu’Amnesty International, le Centre d’information israélien pour les droits de l’homme dans les territoires occupés ou Oxfam. Ces zones sont devenues le théâtre de massacres répétés, au mépris flagrant du droit international humanitaire. »
En moins d’un mois, dix-neuf événements impliquant des tirs de l’armée israélienne ont été recensés, provoquant la mort de 549 Palestiniens et en blessant 4 000 autres, selon un bilan établi le 24 juin par le ministère de la santé du Hamas et corroboré par l’Organisation des Nations unies (ONU). Les signataires du communiqué appellent ainsi à la « levée du blocus imposé par le gouvernement israélien sur l’aide et les biens commerciaux ».
Une demande jusqu’ici ignorée par Benyamin Netanyahou, qui doit se rendre à Washington la semaine prochaine. Il y rencontrera, pour la troisième fois depuis son investiture, le président américain, Donald Trump. À ce jour, plus de 56 640 Palestiniens, majoritairement des civils, ont été tués par l’armée israélienne, selon des données du ministère de la santé de Gaza.
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