L’administration Trump injecte 30 millions de dollars dans la Fondation humanitaire pour Gaza, une organisation sous la coupe de l’armée israélienne
L’objectif de la Fondation humanitaire pour Gaza (GHF), promue par les régimes israélien et états-unien, est de contrôler l’acheminement de nourriture au sein de l’enclave palestinienne, rongée par la famine. L’ersatz d’organisation humanitaire aux pratiques militarisées s’est ainsi révélé être un outil de répression permettant à Tel-Aviv de perpétuer son tri de la population gazaouie, obligée de se plier à un enregistrement biométrique et à un contrôle politique afin d’accéder aux vivres. Et ce, pour les civils qui ont survécu aux massacres menés par l’armée d’occupation, échappés à la répression menée par des milices gazaouies proches de Daech ou encore aux mouvements de foule alimentés par une panique générale.
Le tout au nom d’une soi-disant lutte menée contre le Hamas, pointée comme étant aux manettes de l’aide humanitaire précédemment acheminée par les Nations unies (ONU). Tel-Aviv cherche, en réalité, à user de la famine comme arme de guerre au service de ses ambitions génocidaires et coloniales. De par son caractère privé, la Fondation humanitaire pour Gaza n’a de compte à rendre à aucune organisation indépendante. C’est pourquoi l’administration Trump tient à le maintenir en place. Le Département d’État a annoncé, jeudi 26 juin, un nouveau financement du consortium d’aide privatisé, ici de 30 millions de dollars.
Des civils parqués dans de longs corridors
Le porte-parole adjoint principal, Tommy Piggot, a quant à lui exhorté d’autres pays à se joindre aux États-Unis pour soutenir l’organisation. Symbole de la satisfaction de la Maison Blanche, cette annonce met un terme à un mystère entretenu par la GHF et l’administration Trump pendant plusieurs semaines, elles qui avaient jusqu’ici refusé de divulguer l’identité des bailleurs de fonds.
Si la GHF compte officiellement, comme annoncé le 14 mai dernier, distribuer 300 millions de repas aux Gazaouis sur une période de 90 jours, elle a surtout perdu toute crédibilité à l’international. Son directeur exécutif d’origine, l’ancien marine Jake Wood, a démissionné dimanche 25 mai, en invoquant des violations des principes humanitaires, et quinze organisations de défense des droits humains ont enjoint, via une lettre ouverte, la GHF de cesser ses opérations. Les images des sites de distribution d’aide, où les civils sont parqués dans de longs corridors composés de grillages, le tout sous un soleil de plomb et surveillés par des groupes armés, ont quant à elles été pointées du doigt pour leur inhumanité.
Ainsi, près de 550 Palestiniens ont été tués et près de 3 500 autres blessés en essayant d’atteindre ces quatre points de distribution disséminés dans le sud de Gaza, depuis le 26 mai dernier, a estimé le ministère de la Santé de Gaza. « Des centaines de personnes auraient été tuées depuis le début des opérations de la « Fondation pour l’humiliation de Gaza » il y a un peu plus de trois semaines, a condamné Philippe Lazzarini, le chef de l’Unrwa, l’agence onusienne pour les réfugiés palestiniens, le 18 juin dernier sur son compte X. Un système boiteux, médiéval et mortel qui nuit délibérément aux populations sous le couvert de « l’aide humanitaire » avec mensonges, tromperie et cruauté (…) Les responsables de ce système doivent rendre des comptes. » L’administration dirigée par Donald Trump et le gouvernement de Benyamin Netanyahou sont plutôt décidés à en prolonger l’existence, contribuant à l’entreprise génocidaire du gouvernement israélien.
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