À Gaza, les morts s’accumulent et l’Occident détourne toujours le regard

Le cessez-le-feu avec l’Iran n’aura rien changé : Israël continue de massacrer les familles de la bande de Gaza, depuis bientôt un an et neuf mois. Et les images continuent d’affluer, toutes plus terribles, telle la vidéo de ce petit être, sûrement une fille, mort de malnutrition, ses membres rachitiques repliés et son regard figé, comme momifié.

Des milliers d’autres enfants ont été tués, d’autres le seront encore tant que les États-Unis et l’Europe continueront de soutenir Israël. Dimanche 29 juin au matin, l’armée israélienne a annoncé de nouvelles attaques à Gaza-ville et Jabalia, en publiant une carte rouge et ordonnant aux habitants de fuir, une nouvelle fois, sans garantie de survie. « L’armée israélienne opère avec une grande force dans ces zones et ces opérations militaires vont s’intensifier, s’intensifier et s’étendre », a-t-elle menacé.

Des civils tués en attendant l’aide humanitaire

Ce week-end, la défense civile de la bande de Gaza déplorait au moins 51 morts « et des dizaines de blessés (…) à la suite de tirs et de raids israéliens » sur Gaza-ville et Jabalia au Nord, Deir el-Balah au Centre et Khan Younès au Sud. Parmi les victimes des avions de chasse ou des drones, il y a encore douze enfants, prouvant une nouvelle fois la barbarie du gouvernement israélien et l’hypocrisie des grandes puissances occidentales.

Même les personnes qui espèrent avoir un peu d’aide humanitaire, après des mois d’un ignoble blocus, de famine et de maladies, sont visées. Deux d’entre elles ont été tuées par l’armée israélienne samedi alors qu’elles attendaient une distribution de nourriture à Netzarim.

Dimanche, c’était un jeune homme de 18 ans qui était abattu par les soldats israéliens en espérant récupérer des denrées à Al-Alam, dans le sud de l’enclave. Le média israélien Haaretz a récemment publié des témoignages de soldats et d’officiers qui ont confirmé avoir reçu l’ordre de tirer sur celles et ceux qui attendent l’aide alimentaire.

Paris prêt à sécuriser l’aide humanitaire à Gaza

Ces assassinats se multiplient depuis que la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), soutenue par Tel-Aviv et Washington, gère l’aide alimentaire, comme l’a rappelé le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, samedi sur LCI. « En un mois, ce sont 500 personnes qui ont perdu la vie et près de 4 000 qui ont été blessées dans des distributions alimentaires alors qu’elles se pressaient, affamées, pour aller chercher un sac de farine », a-t-il déclaré.

La France et l’Europe seraient même prêtes à « concourir à la sécurité des distributions alimentaires », selon Jean-Noël Barrot, qui n’a pas manqué de reprendre la rhétorique de Benyamin Netanyahou en évoquant « le détournement par des groupes armés de l’aide humanitaire ».

Ces déclarations ne restent que tressaillements après plus de vingt mois d’horreur dans la bande de Gaza. Le cessez-le-feu est encore loin, malgré le fait que le médiateur qatari ait évoqué samedi une « fenêtre d’opportunité » et un « élan créé par le cessez-le-feu entre l’Iran et Israël ». Pas de quoi calmer la soif de sang de Benyamin Netanyahou, soutenu par celui qui ose penser au prix Nobel de la paix, Donald Trump. « Concluez l’accord à Gaza. Libérez les otages !!! » a publié ce dernier sur ses réseaux.

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