En Argentine, le gouvernement de Javier Milei claironne un excédent budgétaire inédit depuis 14 ans
L'Argentine a clôturé l'année 2024 avec un excédent des comptes publics pour la première fois depuis 2010, en raison de la politique d'austérité budgétaire sévère appliquée depuis un an par le président ultralibéral Javier Milei. Le ministre de l'Economie Luis Caputo a fait état, vendredi 17 janvier sur son compte X, d'une plus-value de 0,3% du PIB pour 2024, "premier excédent financier annuel depuis 14 ans". Ce résultat "doit bien être compris comme un événement dans notre histoire", a-t-il claironné.
"Les promesses sont tenues. Le 'déficit zéro' est une réalité. Vive la liberté, bordel !", a écrit Javier Milei sur Instagram, rappelant ses promesses de campagne présidentielle, lorsqu'il brandissait lors de ses meetings une tronçonneuse illustrant sa volonté de taille drastique dans la dépense publique. Selon l'Institut argentin d'analyse fiscale, le gouvernement a réalisé un ajustement de l'ordre de 4,7% du PIB, après une année 2023 clôturée avec un déficit budgétaire de 4,4% du PIB.
Des coupes dans la dépense publique
L'excédent atteint en 2024 est le fruit d'"un programme de stabilisation qui a surpris le monde entier", a estimé Luis Caputo. Au pouvoir depuis 13 mois, Javier Milei a appliqué une thérapie choc passant par une dévaluation de 52% du peso, des coupes dans la dépense publique et une dérégulation protéiforme. L'inflation, chronique, a été réduite de moitié, bien que restant une des plus élevées au monde : +117,8% pour l'année 2024, contre +211,4% en 2023. Cette politique a eu pour corollaire une chute de la consommation et plus généralement de l'activité, ancrant l'Argentine dans la récession. Plus de 250 000 emplois ont été perdus entre privé et public, et la pauvreté a bondi.
Le gouvernement table en 2025 sur un rebond de l'activité économique avec une croissance de 5%, prévision conforme à celle du FMI. L'annonce du solde budgétaire 2024 intervient à la veille d'une tournée de Javier Milei aux Etats-Unis puis à Davos. A Washington, le président argentin doit assister à l'investiture de Donald Trump et s'entretenir dimanche avec la directrice générale du FMI Kristalina Georgieva.