En Argentine, Javier Milei pris à partie par des manifestants après l’affaire de détournement de fonds publics impliquant sa sœur

En plein scandale de corruption éclaboussant sa sœur et bras droit Karina Milei, le président ultra-libéral argentin Javier Milei a été la cible de projectiles divers, pierres ou bouteilles, mercredi 27 août, dans la périphérie de Buenos Aires, a constaté l’Agence France-Presse. Un évènement qui s’est déroulé alors qu’il circulait à bord d’un véhicule de la présidence pour promouvoir son parti en vue des élections législatives du 26 octobre.

Les services de sécurité du président l’ont rapidement exfiltré, et il est indemne, selon le porte-parole présidentiel Manuel Adorni. Une bousculade a suivi les incidents et au moins une femme, une partisane du président ultralibéral, a été blessée et évacuée en ambulance, a constaté l’AFP.

Les manifestants, qui tenaient des pancartes « Milei dehors de Lomas de Zamora », le nom du quartier, exprimaient leur colère concernant cette affaire de corruption. Pour cause : Karina Milei, la secrétaire de la présidence, est soupçonnée d’avoir détourné des fonds destinés aux personnes handicapées. « C’est une honte qu’ils volent aux personnes handicapées », a commenté une manifestante, María Martinez, auprès de la chaîne de télévision C5N.

Entre détournements présumés et politique de rigueur

Une enquête a été ouverte par le Parquet, mais Karina Milei n’est toutefois, à ce stade, pas mise en cause. Une enquête qui fait suite à la diffusion, à partir du 19 août, de plusieurs enregistrements audios où une voix attribuée à l’ancien directeur de l’Agence pour le Handicap l’Andis, Diego Spagnuolo, dit que « Karina reçoit 3 %, et 1 % sert à l’opération ».

Karina Milei est ainsi soupçonnée d’avoir perçu 3 % du montant payé par l’Agence nationale du handicap (Andis) à la pharmacie Suizo Argentina pour l’achat de médicaments. « Ils empochent au moins un demi-million (de dollars) par mois », entend-on également dans l’enregistrement.

Le gouvernement a démis de ses fonctions Diego Spagnuolo « face aux faits rendus publics ». Dans le supposé système de pots-de-vin figure également Eduardo « Lule » Menem, bras droit de Karina Milei et neveu de l’ex-président Carlos Menem (1989-1999).

Cette affaire intervient alors que Javier Milei multiplie les coupes dans les dépenses publiques. Le partisan de la destruction quasi-totale de l’État s’était notamment opposé, au début du mois d’août, à une loi déclarant l’état d’urgence pour les personnes en situation de handicap afin de régulariser les paiements en retard des prestations de santé et de les garantir jusqu’en décembre 2027. Ce texte garantissait aussi un quota d’emploi dans le pays pour les personnes souffrant de handicaps, éliminé par l’administration Milei.

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