Donald Trump compte dévoiler son plan de guerre commercial à la face du monde lors d’un « jour de la libération » pour les États-Unis
Donald Trump multiplie tant les annonces en lien avec sa guerre commerciale globalisée qu’on en oublie que son plan pour lancer un nouvel « âge d’or » des États-Unis n’avait pas encore été dévoilé dans son ensemble. Le moment est venu. Le locataire de la Maison Blanche doit lancer, mercredi 2 avril, la mère de toutes les batailles commerciales, celle qu’il ne cesse de promettre depuis sa campagne.
Comme à son habitude, Donald Trump ne tarit pas d’éloges – et de superlatifs – sur sa politique économique et a déjà promis que ce mercredi 2 avril serait le « jour de la libération » pour le peuple états-unien. Il était ainsi encore occupé mardi, selon sa porte-parole Karoline Leavitt, à « peaufiner » son projet.
Les droits de douane comme arme politique
« Demain, c’en sera fini de dépouiller l’Amérique », a-t-elle lancé, sans que la teneur comme l’ampleur de ces prochaines mesures ne soient connues. « Trump brandit les droits de douane comme une arme politique, rappelle Thierry Lambert, professeur émérite d’Aix-Marseille université, dans une tribune publiée par l’Humanité. Il menace clairement d’une augmentation des droits de douane le Danemark qui ne veut pas lui céder le Groenland, fait de même avec le Canada qui refuse de devenir un nouvel État américain, (menace) aussi les BRICS d’une augmentation de 100 % des droits s’ils veulent créer une monnaie commune en s’affranchissant du dollar. »
La cérémonie en l’honneur du « jour de la libération » est prévue à 16 heures (22 heures en France), à la Maison Blanche. Un timing qui n’est pas laissé au hasard : les annonces de Donald Trump auront lieu juste après la fermeture de la Bourse de New York, qui a déjà commencé à tanguer comme d’autres places à travers le monde. Acteurs de la finance, grandes entreprises et gouvernements à travers le monde craignent que Donald Trump crée un choc sans précédent dans l’économie mondiale.
Surtout que l’exécutif états-unien laisse planer le doute et se garde de commenter les fuites dans la presse. La Maison Blanche n’a ainsi pas daigné commenter les informations qui font état d’une taxe unique de 20 % sur toutes les importations, plutôt que des droits de douane taillés sur mesure selon les pays d’où proviennent les marchandises.
Depuis son retour à la Maison Blanche, Donald Trump a déjà augmenté les droits de douane sur les produits venant de Chine, une partie de ceux en provenance des voisins mexicain et canadien, de même que l’acier et l’aluminium, quelle que soit leur origine. Washington prévoit également d’imposer 25 % de taxes additionnelles sur les voitures fabriquées à l’étranger, ainsi que les pièces détachées.
« Nous disposons d’un plan solide »
Donald Trump s’est amusé, lundi 31 mars, à semer le doute sur la brutalité de son offensive en assurant qu’il resterait « très gentil » avec les partenaires commerciaux des États-Unis. Lesquels tentent, dans le flou ambiant, de se préparer en mêlant discours de fermeté, ouverture au dialogue et gestes d’apaisement.
Le nouveau premier ministre canadien Mark Carney – dont l’élection est en partie due à la démission de son prédécesseur, Justin Trudeau, fragilisé par les menaces de son homologue états-unien – a d’ores et déjà annoncé que son pays, en première ligne d’un tel plan, serait « très réfléchi » quand il s’agira de répliquer aux « mesures injustifiées du gouvernement américain ».
« Nous ne voulons pas nécessairement prendre des mesures de représailles », mais « nous disposons d’un plan solide pour le faire si nécessaire », a de son côté prévenu la cheffe de la Commission européenne Ursula von der Leyen. L’Union européenne (UE) – qui possède l’avantage avec une avance de 48 milliards d’euros sur son partenaire commercial- est particulièrement dans le viseur de l’administration Trump, car jugée coupable d’avoir « a été créée pour entuber les États-Unis ».
D’autres États, plus fragiles et dépendants économiquement, espèrent un traitement de faveur. Par exemple le Vietnam, qui a annoncé réduire ses droits de douane sur une série de biens. Londres travaille aussi « d’arrache-pied » pour arriver à un accord commercial bilatéral avec Washington. Pendant le week-end, Pékin, Tokyo et Séoul ont quant à eux annoncé vouloir « accélérer » leurs négociations en vue d’un accord de libre-échange. Des responsables européens souhaitent enfin un renforcement des liens UE-Canada, maniant comme seule réponse la fuite en avant libérale.
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