Droits de douane : Pékin et Xi Jinping ripostent à Washington et Donald Trump

Promettant une guerre commerciale frénétique aux trois principaux partenaires commerciaux des États-Unis, Donald Trump a mis à exécution ses menaces. Les droits de douane et taxes supplémentaires contre le Canada, le Mexique et la Chine sont entrés en vigueur ce mardi.

S’agissant de cette dernière, les produits d’importation sont désormais surtaxés à hauteur de 20 %, sur décret signé la veille par le président américain, après une première salve de 10 % imposée le mois dernier. Pour justifier cette envolée, le président conservateur a notamment pointé du doigt la léthargie du gouvernement chinois en matière de lutte contre le trafic de fentanyl, un opiacé de synthèse qui fait des ravages au sein de la population états-unienne, et dont les composants sont produits en masse en Asie.

Xi Jinping, la principale menace des États-Unis pour Donald Trump

La riposte de Pékin ne s’est pas fait attendre. Des taxes de 10 % seront imposées à compter de lundi prochain sur tout un ensemble de produits agricoles en provenance des États-Unis, du soja au bœuf, en passant par les produits laitiers. Elles culmineront à 15 % s’agissant du blé, du maïs ou encore du poulet.

Réponse relativement mesurée puisque, au total, seules environ 14 % des importations états-uniennes s’apprêtent à être touchées, tandis que Washington cible toutes celles en provenance de Chine. L’escalade entre les deux pays semble de fait inéluctable, un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, cité par l’AFP, prévenant que si les États-Unis persistaient à mener unilatéralement une « guerre commerciale ou toute autre forme de conflit, la Chine sera prête à l’accompagner jusqu’au bout ».

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En sus de ces mesures, des restrictions en matière d’exportation et d’investissement seront également infligées à 15 entreprises américaines de l’industrie de l’armement, certaines disposant de contrats avec Taïwan, que Pékin convoite. Si la Chine durcit le ton, c’est surtout parce qu’elle sait que le rapprochement opéré par Donald Trump avec la Russie de Vladimir Poutine a notamment pour but de l’isoler sur la scène internationale. Le leader trumpiste et ses proches n’ont en effet jamais caché que Xi Jinping constituait la principale menace des États-Unis.

Utilisée pour entretenir ces rivalités, l’avalanche de droits de douane des deux côtés provoque déjà des remous sur les marchés financiers, à New York comme en Europe ; l’Union européenne qui pourrait d’ailleurs être la prochaine proie du président américain, agitant une taxe, pour l’heure toujours obscure, de 25 % sur ses produits à destination du marché américain.