L’Indonésie devient membre des Brics +

Et de dix. L’Indonésie et ses 270 millions d’habitants, ses milliers d’îles et ses centaines d’ethnies devient officiellement membre des Brics +, rejoignant le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine, l’Afrique du Sud, l’Éthiopie, les Émirats arabes unis, l’Iran et l’Égypte.

Facilitée lors du sommet de Kazan en octobre, cette adhésion « montre le rôle de plus en plus actif de l’Indonésie dans les questions mondiales et son engagement à renforcer la coopération multilatérale pour créer une structure mondiale plus inclusive et plus juste », s’est félicité le ministère des Affaires étrangères indonésien dans un communiqué.

Jakarta a d’ailleurs fait part de sa « gratitude envers la Russie (…) pour son soutien et son leadership visant à faciliter l’adhésion de l’Indonésie ». La plus grande puissance d’Asie du Sud-est est un renfort de poids pour les Brics, que les pays fondateurs, malgré leurs dissensions, ont rapidement salué. C’est d’ailleurs le Brésil qui a annoncé la nouvelle, avant d’accueillir le prochain sommet de l’organisation en juillet, à Rio.

Une nouvelle évolution politique pour la région Asie-Pacifique

L’archipel « partage avec les autres membres la volonté d’une réforme des institutions de la gouvernance mondiale et contribue de façon positive à la coopération au sein du Sud global », a souligné le ministère brésilien des Affaires étrangères.

À Pékin, son homologue a immédiatement réagi : « La Chine accueille et félicite chaleureusement l’Indonésie, (…) un grand pays en voie de développement et une force importante du Sud global. » Lors de ses vœux pour la nouvelle année civile, le président Xi Jinping rappelait que « la Chine, en tant que grand pays responsable, promeut activement une réforme de la gouvernance mondiale et un renforcement de la solidarité et de la coopération au sein du Sud global ».

L’adhésion de l’Indonésie aux Brics + acte enfin une nouvelle évolution politique dans la région Asie-Pacifique, qui occupe une place de plus en plus centrale.

Jakarta s’éloigne de Washington

Emmanuel Macron ne s’y est pas trompé, lors de la conférence annuelle des ambassadeurs : « Il y a fort à parier que dans quinze à vingt ans, la priorité américaine sera (…) beaucoup plus autour de la mer de Chine. Si nous dépendons de la base industrielle et technologique de défense américaine, alors, nous aurons de cruels dilemmes et des dépendances stratégiques coupables. »

Outre la « troisième voie » française, concept qui peine à être suivi par des actes, les États-Unis voient s’éloigner de leur giron un relatif allié régional. Traditionnellement non-alignée, Jakarta entretient pour autant une coopération militaire avec Washington, au bon souvenir des purges anticommunistes que les deux pays ont perpétrées dans les années 1960.

Mais son admission aux Brics pourrait vraisemblablement faire pencher un peu plus l’archipel vers Pékin et Moscou. Un nouveau signe de l’incertitude provoquée par le retour imminent de Donald Trump au pouvoir. Début décembre, le président élu menaçait d’ailleurs les pays membres d’une hausse des « tarifs douaniers de 100 % » s’ils créaient une monnaie visant à remplacer le dollar.

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