Tour de France 2025 : pourquoi la course reste passionnante à suivre malgré l'ultra domination de Tadej Pogacar
Certes, après 15 étapes, Tadej Pogacar écrase pour le moment la 112e édition du Tour de France. Après avoir profité d'une deuxième journée de repos, lundi 21 juillet, à Montpellier, le champion du monde compte 4 minutes et 13 secondes d'avance sur son dauphin Jonas Vingegaard, au matin de la 16e étape qui mènera le peloton au sommet du Mont Ventoux. Un gouffre colossal, synonyme pour beaucoup d'une Grande Boucle déjà pliée. De là à penser qu'il n'y a plus le moindre intérêt à suivre la dernière semaine ? Ce serait mal connaître cette passionnante compétition, qui ne s'achèvera véritablement que dimanche, pas avant...
Parce que, non, Tadej Pogacar n'est pas sûr de gagner
Plus que jamais, Tadej Pogacar écœure la concurrence après 15 étapes sur le 112e Tour de France. Déjà vainqueur de quatre étapes, le Slovène est stupéfiant, et laisse la concurrence pantoise. "Pour le moment, c’est le plus fort. On va essayer encore et encore, on verra ce qui arrive. Si c’est la deuxième place, on la prendra", soufflait ainsi Grischa Niermann, directeur sportif de la Visma-Lease-a-bike, après la victoire du Slovène à Hautacam. Avant que Tadej Pogacar ne réponde, le soir même : "Le Tour n’est pas fini ! Il faut rester calme, continuer avec ce rythme. On a une avance confortable, mais ce n’est jamais fini avant la ligne à Paris."
Car d'ici aux Champs-Elysées, dimanche 27 juillet, les aléas de la course (chute, maladie...) peuvent encore frapper le Slovène, comme l'a rappelé sa chute dans le final de la 11e étape à Toulouse. Surtout, Tadej Pogacar a déjà connu des jours sans, par le passé, qui lui ont même parfois fait perdre le Tour. Ce fut notamment le cas en 2022, rappelle Lilian Calmejane, consultant pour franceinfo: sport : "On a déjà vu Vingegaard faire craquer Pogacar, en lui mettant trois minutes dans le Granon et sept dans le col de la Loze. Un jour sans est vite arrivé sur le Tour". Et le col de la Loze sera au programme, jeudi 24 juillet.
Parce que la fin du parcours est monumentale
Partie des Hauts-de-France, la Grande Boucle a déjà traversé la Normandie, la Bretagne, une partie de l'Auvergne et les Pyrénées, mais le meilleur est à venir sur les six dernières étapes. De mardi à dimanche, le peloton va en effet escalader quelques monuments historiques, avant d'innover pour l'arrivée finale à Paris. Dès mardi, le Mont Ventoux fera ainsi son retour sur la route du Tour, pour la première fois depuis 2021 et une victoire de Wout van Aert après une double ascension du géant de Provence.
Jeudi 24 juillet, après avoir franchi les cols du Glandon et de la Madeleine, tous deux hors catégorie, le peloton défiera le col de la Loze pour la troisième fois en cinq ans, par le versant inédit de Courchevel. Le lendemain, une nouvelle étape alpine avec plus de 5 000 mètres de dénivelé conduira la Grande Boucle à la Plagne, pour une première arrivée dans cette station depuis 2002. Et ce sans oublier l'étape finale avec la triple ascension de Montmartre, à Paris.
Parce que les Bleus n'ont pas encore frappé
Lenny Martinez avec le maillot à pois, Kévin Vauquelin bien installé dans le top 10, à la porte duquel frappe Jordan Jegat : les Français ne ratent pas leur Tour de France 2025, mais, à l'exception de la fausse joie de Julian Alpahilippe, aucun coureur tricolore n'a levé les bras en 15 étapes. Ce qui peut commencer à inquiéter, alors qu'il ne reste que six occasions de le faire d'ici la fin de cette édition pour les Bleus, afin d'éviter un zéro pointé historique. Et même une première au XXIe siècle.
Sur 111 éditions, seuls deux Tour de France se sont terminés sans la moindre victoire française. La première fois, c'était en 1926, avec la huitième place au général de Georges Cuevelier comme seule réjouissance. Rebelote ensuite en 1999, avec une édition sauvée par le maillot à pois glané par Richard Virenque. Deux éditions blanches sur 111 : les probabilités sont formelles, un Français s'imposera d'ici dimanche... Ou pas.
Parce qu'il n'y a pas que le jaune dans la vie
Ce n'est pas pour rien qu'il y a quatre maillots distinctifs sur le Tour de France. Si la course au jaune n'est a priori pas la plus indécise de l'histoire, c'est beaucoup plus serré pour les trois autres tricots. Du côté des sprinteurs, Jonathan Milan (Lidl-Trek) mène la danse, en vert. Mais le colosse italien passera-t-il les Alpes ? Si son dauphin se nomme Tadej Pogacar, c'est surtout du Néerlandais Mathieu van der Poel, de l'Erythréen Biniam Girmay et du Belge Tim Merlier que l'Italien se méfie.
Côté maillot blanc, c'est pour le moment l'Allemand Florian Lipowitz qui domine les débats. Mais le Britannique Oscar Onley et le Français Kévin Vauquelin restent dans la course. Enfin, le maillot à pois reste pour le moment sur les épaules de Lenny Martinez. Malgré la pression des poursuivants, dont Tadej Pogacar, le Français espère bien étrenner la tunique du meilleur grimpeur à Paris, comme son grand-père Mariano Martinez en 1978.