Le groupe bancaire Mirabaud émet des doutes sur la méthode de négociation de Trump à l’échelle des États-Unis

En 1987, un magnat de l’immobilier sort un livre intitulé The Art of the Deal, qui le fait passer de simple homme d’affaires au statut de célébrité médiatique aux États-Unis. Cet ouvrage est à l’origine de «la réputation de Donald Trump en tant que maître de la négociation», estime John Plassard, spécialiste de l’investissement pour Mirabaud. L’analyste entrevoit d’ailleurs un «écho» entre «ses récentes tactiques de guerre commerciale» et celles décrites dans The Art of the Deal.

Une stratégie spectaculaire...

Ses derniers revirements montrent d’ailleurs une stratégie dominée par «le spectacle, l’escalade et le compromis de dernière minute». Pourtant, la transposition «de méthodes d’un livre théorique sur la réussite dans les affaires» à un État peut engendrer des «conséquences explosives». Si «un entrepreneur vise la rentabilité», un État «doit préserver la cohésion, gérer l’équité, amortir les crises». John Plassard ajoute qu’on «ne pilote pas une nation comme une start-up» et qu’on «ne licencie pas une population». Dans l’Histoire, les décisions du monde privé sont rarement applicables aux pouvoirs publics: «Confondre art du deal et art de gouverner, c’est jouer avec le feu», affirme le spécialiste.

... nécessitant un subtil équilibre

La stratégie de Donald Trump n’est pas forcément vouée à l’échec pour Mirabaud, mais il va devoir trouver «un équilibre indispensable entre la théorie commerciale et la réalité publique.» Il reste donc à déterminer si Trump parviendra, in fine, à doser cette combinaison.