La rencontre devait déminer les relations entre les États-Unis et la Russie. Joe Biden et Vladimir Poutine, les chefs d’État des deux puissances mondiales, s’étaient rencontrés le 16 juin 2021 au cours d’un sommet à Genève, en Suisse. Les discussions, longues de quatre heures, avaient porté sur plusieurs sujets de contentieux, dont le contrôle des armes et les attaques informatiques.
L’un des thèmes majeurs abordés fut les accusations américaines sur le traitement des opposants en Russie. Vladimir Poutine avait contesté l’affirmation selon laquelle ils étaient souvent emprisonnés ou empoisonnés. Joe Biden lui avait répondu avec un avertissement clair : si l'opposant russe Alexeï Navalny, alors emprisonné, venait à mourir, les conséquences seraient «dévastatrices» pour la Russie. «Je lui ai dit clairement (à Vladimir Poutine) que je pensais que cela aurait des conséquences dévastatrices pour la Russie», avait-il confié à CNN.
La mort de l’opposant ce vendredi 16 février, à l’âge de 47 ans, alors qu’il purgeait une peine de 19 ans de prison pour «extrémisme» dans une colonie pénitentiaire reculée de l'Arctique, donne rétrospectivement une tournure tragique à la discussion des deux présidents dans les jardins de l'Hôtel du parc des Eaux-Vives de Genève. Si Joe Biden n’a pas réagi à la mort d’Alexeï Navalny, sa vice-présidente, Kamala Harris, a parlé «d’un nouveau signe de brutalité» et affirmé que «la Russie est responsable». Le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken, lui, a pointé «la faiblesse et la corruption» du système russe.