Situation en Nouvelle-Calédonie, exploitation du pétrole en Guyane, le 8h30 de Manuel Valls

Manuel Valls, ministre des Outre-mer était l'invité du "8h30 franceinfo", lundi 17 février 2025. Situation en Nouvelle-Calédonie, exploitation du pétrole en GUyane... Il répondait aux questions de Salhia Brakhlia et Jérôme Chapuis.

"Apaiser par le dialogue" en Nouvelle Calédonie

"Il faut apaiser par le dialogue", pour rétablir la confiance entre Paris et Nouméa, déclare Manuel valls sur franceinfo, alors qu'il se rend samedi en Nouvelle-Calédonie pour sa première visite en tant que ministre des Outre-mer.

Manuel Valls dit se situer "dans la continuité de Michel Rocard et de Lionel Jospin et des accords de Matignon et de Nouméa qui avaient permis près de 30 ans de paix et aussi de développement". Le ministre n'oublie pas que "nous sommes toujours dans un processus de décolonisation".

En mai dernier, une insurrection, causée par un projet de loi visant à élargir le corps électoral calédonien, a fait 14 morts et plus de deux milliards d'euros de dégâts matériels. "Ça n'était pas arrivé depuis 1988 et donc il faut apaiser par le dialogue", préconise Manuel Valls. "Près de 20% du produit intérieur brut de la Nouvelle-Calédonie a été saccagé par les émeutes. Il y a près de 30 000 Calédoniens qui sont au chômage", chiffre-t-il. 

Le ministre des Outre-mer appelle aussi à être "attentif" sur "les ingérences de prédateurs économiques", citant celle de la Chine dans le Pacifique, mais il y a aussi "l'ingérence permanente". Cette fois-ci, Manuel Valls pointe du doigt la Russie qui, "à travers l'Azerbaïdjan, intervient, cherche à déstabiliser Mayotte, les Antilles, la Guyane, la Nouvelle-Calédonie".

Exploitation du pétrole en Guyane : "Ouvrons le débat"

Le ministre des Outre-mer souhaite revenir sur la loi Hulot, votée en 2017, qui a mis fin à la recherche et à l'exploitation des hydrocarbures en France, avec quelques dérogations pour les entreprises qui avaient déjà des concessions en vigueur. 

"Tous les pays autour" investissent dans ce secteur, selon le ministre. "C'est le cas du Brésil, du Vénezuela, c'est le cas du Guyana et du Surinam, où Total va investir plus de 10 milliards d'euros, où il y a, dans les sols et en mer, des nappes de pétrole", énumère l'ancien socialiste. "Et le seul territoire où ce débat ne pourrait pas avoir lieu, où on ne pourrait pas se poser ces questions, ce serait la France", s'interroge-t-il. 

"Il faut le faire avec précaution, en respectant l'écosystème de ce territoire grand comme la Belgique sur le territoire américain", tempère le ministre des Outre-mer, qui souhaite que la "France rayonne non pas seulement à travers ses territoires, mais que ces territoires puissent rayonner dans leur espace régional"

"Tout ce que je demande, c'est qu'on écoute les élus, qu'on écoute la population, les forces économiques et sociales de Guyane et qu'on regarde ce qu'on peut faire", résume Manuel Valls, qui se dit "très déterminé à ouvrir le débat". 

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