Droits de douane américains, condamnation de Marine Le Pen, l'accord en Nouvelle-Calédonie... Le "8h30 franceinfo" de Manuel Valls

Manuel Valls, ministre des Outre-mer, était l'invité du "8h30 franceinfo" vendredi 4 avril 2025. Droits de douane américains, condamnation de Marine Le Pen, l'accord en Nouvelle-Calédonie... Il répondait aux questions de Bérengère Bonte et Benjamin Fontaine. 

Droits de douane américains : "Il faut une réponse intelligente, graduée et stratégique"

"Il faut une réponse intelligente, graduée et stratégique", réagit Manuel Valls, ministre des Outre-mer, sur franceinfo vendredi, après l'annonce par Donald Trump de taxer à 20% les produits importés de l'UE, et même encore plus fort certains territoires ultramarins français, comme Saint-Pierre-et-Miquelon taxé à 50% ou La Réunion à 37%. "Il faut être prêt à mener cette bataille commerciale", assure Manuel Valls. 
 
Le ministre des Outre-mer s'inquiète du "risque d'escalade", assurant que "les guerres commerciales ne provoquent que des désastres". Cette "attaque commerciale scandaleuse" est une "attaque profondément politique", estime-t-il. Il dénonce "une forme de chaos" et des incohérences de "l'administration américaine qui met des taxes là où il n'y a que des pingouins", [taxes sur des îles inhabitées notamment].

Condamnation de Marine Le Pen : "Pas touche à la justice française monsieur Trump"

"Pas touche à la justice française monsieur Trump", lance Manuel Valls après que le président américain a appelé vendredi matin sur le réseau social Truth à la "libération" de Marine Le Pen, en jugeant que sa condamnation à une peine d’inéligibilité constituait une "chasse aux sorcières". Le ministre des Outre-mer demande du "respect" pour la démocratie. 
 
"Nous respectons la démocratie américaine, le choix des électeurs américains, quoi qu'on en pense. Et moi je demande un respect de ce qu'est la France, sa République, son histoire intimement liée à l'histoire américaine depuis La Fayette, et donc au travail de la justice française", ajoute le ministre des Outre-mer. Manuel Valls dit s'inquiéter de cette extrême droite réactionnaire "qu'on sent monter un peu partout dans le monde" qui cherche à "remettre en cause la séparation des pouvoirs".  

Nouvelle-Calédonie : Manuel Valls "espère" aboutir à un "accord global"  

De retour de Nouvelle-Calédonie, le ministre des Outre-mer, Manuel Valls "espère" aboutir à un "accord global" sur l'avenir institutionnel de l'archipel. "Un accord indispensable" estime Manuel Valls, qui rappelle que la Nouvelle Calédonie "va très mal", avec une "économie à terre" et "toujours des risques d'explosion politique ou sociale", après les émeutes du printemps dernier qui ont fait 15 morts et plus de deux milliards d'euros de dégâts. 


"Les Calédoniens ont voté pour que la Nouvelle-Calédonie reste française", rappelle Manuel Valls, "mais il y a une aspiration à l'émancipation". Il promet d'être à l'écoute de "la revendication du peuple autochtone des kanaks". "S'il y a un accord global, il y aura aussi un accord sur la question de la citoyenneté et du corps électoral", assure-t-il. La remise en cause du gel électoral pour les habitants arrivés après 1998, gel voulu par les indépendantistes kanaks, a cristallisé les tensions jusqu'aux émeutes du printemps dernier.  

Sans dévoiler les contours de ce projet d'accord, Manuel Valls rappelle que "l'une de [ses] priorités c'est la relance du secteur du nickel, c'est stratégique". L'objectif est de retrouver de "la stabilité" pour permettre des investissements dans ce territoire du Pacifique sud.