Guerre en Ukraine : Trump va s’entretenir avec Poutine sur la fin du conflit alors que les Européens exigent un cessez-le-feu
Le Danemark a eu «conversation franche» avec Pékin sur son soutien «problématique» à la Russie
Le ministre danois des Affaires étrangères a eu une «conversation franche» avec son homologue chinois sur le soutien «problématique» de Pékin à la Russie dans la guerre en Ukraine, a-t-il indiqué lundi à l’occasion d’un déplacement en Chine.
«J’ai eu une conversation franche avec mon homologue chinois, notamment pour demander l’arrêt du soutien chinois, profondément problématique, à la guerre d’agression de la Russie en Ukraine et d’user plutôt de son influence auprès de Moscou pour mettre fin à la guerre», a dit Lars Løkke Rasmussen, cité dans un communiqué de son ministère.
Le Kremlin dit «préférer» un règlement «diplomatique» du conflit, avant l’appel Poutine-Trump
Le Kremlin a dit lundi «préférer» un règlement «diplomatique» du conflit en Ukraine, en amont de l’appel «important» attendu à 16 heures entre les présidents russe Vladimir Poutine et américain Donald Trump.
«Il est préférable, bien sûr, d’atteindre nos objectifs par des moyens politiques et diplomatiques», a affirmé le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov, cité par les agences de presse russes. L’entretien téléphonique entre MM. Poutine et Trump est «évidemment une conversation importante compte tenu des pourparlers qui ont eu lieu à Istanbul», a-t-il ajouté.
Ukraine, Gaza, Inde-Pakistan : Donald Trump, «faiseur de paix» ou «pompier pyromane» ?
Alors que le président américain multiplie les initiatives de médiation à travers le monde, l’historien Florian Louis constate dans un entretien au Figaro que «ses décisions souvent iconoclastes tendent surtout à désinhiber nombre d’acteurs internationaux», les poussant «à débloquer des situations à leur avantage».
LE FIGARO.- Lors de son investiture, Trump émettait le vœu d’être perçu comme un « faiseur de paix ». En quatre mois, il a engagé des négociations sur le conflit ukrainien, avec l’Iran sur le nucléaire, a renoué avec la Syrie, joué les médiateurs entre l’Inde et le Pakistan et se mêle aussi du conflit à Gaza. Peut-on parler de président pacificateur ?
Florian Louis.- Il est beaucoup trop tôt pour employer de tels termes. Seul le recul du temps permettra de constater s’il réussit son pari en laissant derrière lui un monde durablement plus apaisé que celui qu’il a trouvé à son retour à la Maison Blanche.
Pour l’heure, on peut constater qu’il est un président beaucoup plus interventionniste dans les affaires du monde que n’auraient pu le faire penser les penchants isolationnistes qu’il a souvent exprimés par le passé. Loin d’être le chef d’une Amérique qui se replie sur elle-même et laisse le reste du monde prendre en charge son destin, il saisit chaque occasion que lui fournit la riche actualité internationale pour mettre en scène ses présumés talents de négociateur.
Mais le paradoxe est que cet aspirant pacificateur est aussi, par la déstabilisation du système international dont ses nombreuses transgressions sont à l’origine, l’un des facteurs du regain d’intensité de certains des conflits qu’il prétend résorber. Par son style de gouvernement et ses décisions souvent iconoclastes, Donald Trump tend à désinhiber nombre d’acteurs internationaux qui voient dans sa présidence une fenêtre d’opportunité inespérée à exploiter pour, de Gaza au Donbass en passant par le Cachemire, débloquer des situations à leur avantage. Donald Trump pourrait ainsi bien rester dans l’histoire comme un pompier pyromane se gargarisant de mettre fin à des conflits qu’il a lui-même, sans forcément le vouloir, attisés.
«FAISEUR DE PAIX» OU «POMPIER PYROMANE»?
Le dernier appel entre Trump et Poutine avait débouché sur un cessez-le-feu de 30 jours sur les infrastructures énergétiques
Depuis son retour à la Maison Blanche, Donald Trump, qui a prévu de débriefer le président ukrainien et plusieurs dirigeants d’États membres de l’Otan après son appel avec Vladimir Poutine, appelle Moscou et Kiev à cesser les combats. À ce stade, ses efforts n’ont toutefois pas permis d’avancée majeure dans le règlement du conflit, déclenché par l’invasion russe qui a fait, en plus de trois ans, plusieurs dizaines de milliers de morts, civils et militaires confondus.
MM. Poutine et Trump s’étaient parlé au téléphone le 18 mars, convenant d’un cessez-le-feu de 30 jours sur les infrastructures énergétiques, que Kiev et Moscou se sont mutuellement accusés d’avoir violé. Le Kremlin maintient des revendications maximalistes: que l’Ukraine renonce à rejoindre l’Otan, abandonne quatre de ses régions partiellement contrôlées par la Russie, en plus de la Crimée annexée en 2014, et que cessent les livraisons d’armes occidentales.
L’Ukraine rejette fermement ces exigences et demande que l’armée russe, qui occupe toujours près de 20% de son territoire, s’en retire. Pour éviter une nouvelle invasion russe à l’avenir, Kiev dit aussi exiger des «garanties de sécurité» solides.
Un entretien entre Trump et les dirigeants européens
Les dirigeants français, britannique, allemand et italien se sont entretenus dimanche par téléphone avec le président américain, a indiqué Downing Street. Ils «ont discuté de la situation en Ukraine et du coût catastrophique de la guerre pour les deux parties», a expliqué un porte-parole du bureau de Keir Starmer. «Au président Poutine de prouver demain qu’il veut vraiment la paix et d’accepter le cessez-le-feu inconditionnel de 30 jours proposé par le président Trump, soutenu par l’Ukraine et l’Europe», a écrit sur X le président français, Emmanuel Macron.
La semaine à venir sera «cruciale», a jugé depuis Rome la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen. «Le président est déterminé à obtenir des résultats» sur l’Ukraine, a déclaré l’envoyé spécial de Donald Trump, Steve Witkoff, avant de mettre en garde: «Si lui n’y parvient pas, alors personne ne le pourra». «La pression sur la Russie doit se poursuivre jusqu’à ce qu’elle soit prête à mettre fin à la guerre», a pour sa part insisté M. Zelensky sur les réseaux sociaux.
De son côté, Vladimir Poutine a martelé dimanche vouloir «éliminer les causes» du conflit et «garantir la sécurité de l’État russe».
Une rencontre Vance-Zelensky à Rome hier
Dès dimanche à Rome, le vice-président américain JD Vance s’est entretenu avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky pour préparer cet appel. Selon un haut responsable ukrainien, les deux dirigeants ont évoqué «la situation sur le front, les préparatifs de la conversation de lundi (entre MM. Trump et Poutine), la possibilité de sanctions contre la Russie en l’absence de résultats, un cessez-le-feu».
«Les dirigeants ont évoqué leur objectif partagé de mettre fin au bain de sang en Ukraine et ont fourni des informations supplémentaires sur l’état actuel des négociations en vue d’un cessez-le-feu et d’une paix durable», a de son côté déclaré la Maison Blanche. Cette rencontre était la première entre les deux hommes depuis leur altercation filmée dans le bureau ovale fin février, qui avait marqué le changement de ton de la Maison Blanche vis-à-vis de l’Ukraine.
Trump et Poutine vont s’entretenir à 16 heures
Donald Trump et Vladimir Poutine doivent s’entretenir lundi au téléphone avec l’objectif de «mettre fin au bain de sang» en Ukraine, selon les mots du président américain, après des pourparlers infructueux entre Kiev et Moscou. Les premiers pourparlers de paix entre Ukrainiens et Russes depuis 2022, qui se sont tenus vendredi en Turquie, n’ont pas abouti au cessez-le-feu demandé par l’Ukraine et ses alliés, les attaques meurtrières se poursuivant sur le terrain.
Suite à cette rencontre décevante, Donald Trump a déclaré qu’il parlerait par téléphone lundi à 16 heures au président russe. Objectif : «Mettre fin au ’bain de sang’», a-t-il annoncé sur sa plateforme Truth Social. Dans son message de samedi, il a dit espérer que ce sera «une journée productive», «qu’un cessez-le-feu aura lieu» et «que cette guerre très violente - une guerre qui n’aurait jamais dû se produire - prenne fin».
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Bienvenue sur ce direct
Bonjour à tous et bienvenue sur ce direct, consacré au suivi diplomatique de la guerre en Ukraine. Ce lundi après-midi, Donald Trump et Vladimir Poutine vont s’entretenir au téléphone pour tenter de trouver une résolution au conflit.