Guerre en Ukraine : ce que prévoit l’accord de cessez-le-feu en mer Noire annoncé par les États-Unis
Les discussions trilatérales entre la Russie, l’Ukraine et les États-Unis en Arabie saoudite ont débouché sur un accord de cessez-le-feu en mer Noire, a annoncé mardi la Maison Blanche dans deux communiqués distincts. Depuis le 23 mars, Kiev et Moscou tiennent des discussions séparées sous la médiation de Washington à Riyad, afin d’aboutir à cette trêve en mer Noire et à un moratoire temporaire sur les frappes visant les sites énergétiques.
Accès à la Russie au marché des exportations agricoles
Dans les deux communiqués publiés mardi par l’exécutif états-unien sur l’état des pourparlers avec la Russie et l’Ukraine, Washington affirme que les engagements respectifs doivent permettre d’« assurer la sécurité de la navigation, exclure l’usage de la force et empêcher l’utilisation de navires commerciaux à des fins militaires en mer Noire ».
Washington a validé un certain nombre de demandes de Moscou : « Les États-Unis vont contribuer à rétablir l’accès de la Russie au marché mondial des exportations de produits agricoles et d’engrais, à améliorer l’accès aux ports et aux systèmes de paiement pour ce type de transactions ». Le document s’achève sur une affirmation : « les États-Unis et la Russie continueront à travailler pour parvenir à une paix durable en Ukraine ».
La Maison-Blanche témoigne également de la volonté commune d’élaborer « des mesures pour mettre en œuvre l’accord du président Trump et du président Poutine » visant à interdire les frappes contre les installations énergétiques.
La délégation russe aurait quitté l’Arabie saoudite, mardi après douze heures d’échanges avec l’administration américaine, la veille. Lors d’un entretien à la télévision russe, le ministre des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov a jugé mardi que les deux parties « avaient principalement discuté de la sécurité de la navigation en mer Noire » et du rétablissement « d’un accord » sur les céréales conclu en 2022. « La Russie souhaite que le marché des céréales et le marché des engrais soient prévisibles » afin que personne n’essaie de nous « exclure de ces marchés » a-t-il poursuivi.
Moscou qui s’était retirée de l’accord en juillet 2023, au prétexte que les Occidentaux ne respectaient pas leurs engagements, veut désormais des « garanties claires » pouvant être « uniquement le résultat d’un ordre de Washington » au président Volodymyr Zelensky.
Des lignes rouges pour Kiev
Le Kremlin a également publié son propre communiqué sur les négociations et indique : « les parties russe et américaine sont convenues d’assurer la mise en œuvre de l’initiative de la mer Noire, qui comprend la sécurité de la navigation, le non-recours à la force et la prévention de l’utilisation de navires commerciaux à des fins militaires, tout en organisant des mesures de contrôle appropriées par le biais de l’inspection de ces navires » et la levée des sanctions imposées aux institutions financières impliquées dans le « commerce international de denrées alimentaires ».
Du côté ukrainien, le ministre de la Défense Roustem Oumerov qui était à la tête de la délégation présente en Arabie saoudite, a précisé sur Telegram que « le déplacement de navires militaires russes au-delà de la partie orientale de la mer Noire sera considéré comme une violation de l’esprit de cet accord » et que « dans ce cas, l’Ukraine aura le plein droit d’exercer son droit à l’autodéfense ».
Ce communiqué va plus loin que la déclaration américaine. Il affirme en effet que l’interdiction complète des frappes énergétiques a été actée par « toutes les parties » mais que la mise en œuvre dépend encore de « consultations techniques supplémentaires dès que possible » concernant la surveillance et le contrôle des accords.
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