La Cour Suprême des États-Unis approuve l’expulsion de huit migrants vers le Soudan du Sud
Aux États-Unis, la guerre de Donald Trump contre les migrants continue. La Cour Suprême américaine a validé l’expulsion de huit migrants irréguliers vers le Soudan du Sud le 3 juillet dernier.
Parmi les personnes expulsées : deux Birmans, deux Cubains, un Vietnamien, un Laotien, un Mexicain et un Sud-Soudanais. Si la procédure avait été actée en mai, ils étaient jusque-là détenus sur une base militaire américaine à Djibouti, après qu’un juge fédéral américain, Brian Murphy, ait suspendu les expulsions au motif que le gouvernement n’avait pas donné aux migrants une « opportunité significative » de les contester. Un droit prévu dans la constitution américaine, au même titre que celui d’être représenté par un avocat, lui aussi bafoué.
Expulsés vers des pays tiers
La secrétaire adjointe du Département de la Sécurité intérieure, Tricia McLaughlin, a qualifié cette décision de « victoire pour l’État de droit, la sûreté et la sécurité du peuple américain » et a déclaré que les huit hommes arriveraient au Soudan du Sud d’ici vendredi, rapport Reuters.
Les autorités affirment que les personnes expulsées ont été condamnés pour des crimes violents : meurtre, cambriolage à main armée ou encore viol, et qu’ils n’ont pas obtenu l’accord de leurs pays respectifs pour les accueillir. L’administration américaine opte donc pour une solution draconienne : les envoyer vers des pays tiers.
Le Soudan du Sud, touché par plusieurs guerres civiles au XXe siècle, risque d’y replonger. Déjà, on y observe une escalade de la violence où différentes forces armées s’affrontent, liée, entre autres, aux crises politique et humanitaire en cour. La dernière guerre civile, entre 2013 et 2020, avait causé la mort de 400 000 personnes.
Une répression anti-migrants
Les juges progressistes de la haute instance, Sonia Sotomayor et Ketanji Brown Jackson, ont fait part de leur désaccord. « Ce que le gouvernement veut faire, c’est envoyer (les huit ressortissants étrangers) qu’il a illégalement renvoyé des États-Unis, depuis Djibouti vers le Soudan du Sud, où ils seront remis aux autorités locales sans se soucier du risque de torture ou de mort », a estimé Sonia Sotomayor.
Donald Trump a érigé la lutte contre l’immigration illégale en priorité absolue de son second mandat et promis d’expulser des millions de migrants en situation irrégulière. Depuis plusieurs mois, les rafles contre les personnes étrangères s’intensifient, créant un contexte de répression constant aux États-Unis.
Des descentes à répétition d’agents de la police fédérale d’immigration (ICE) à Los Angeles avaient déclenché d’importantes mobilisations. Le président avait répliqué en ordonnant le déploiement de 4 000 gardes nationaux et 700 marines, à l’encontre de la volonté du gouverneur de Californie Gavin Newsom et de la maire Karen Bass.
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