«Est-ce que vous harcelez vos collaborateurs ?» : Rachida Dati démolit Patrick Cohen et «C à vous» en direct

Une ambiance électrique. Ce mercredi 18 juin, la ministre de la Culture Rachida Dati  était l’invitée d’Anne-Elisabeth Lemoine sur le plateau du talk-show de la Cinq. Et si l’invitation portait initialement sur l’audiovisuel public, les municipales à la mairie de Paris ou encore France Music Week, la discussion s’est envenimée avec Patrick Cohen, au point de prendre des allures de règlement de compte.

Dès la fin de l’édito du chroniqueur portant sur la réforme de l’audiovisuel public et réalisé en début d’émission, les deux personnalités étaient à couteaux tirés. Le débat s’est ensuite clairement embrasé lorsque le sujet du «Complément d’enquête» consacré à Rachida Dati et révélant des documents «d’un cabinet d’avocat suggérant 300.000 euros d’honoraires non déclarés de GDF Suez entre 2010 et 2011» a été abordé. Face à la détermination du journaliste à connaître la vérité sur les allégations portées par l’émission, la ministre de la Culture - visiblement piquée au vif - s’est défendue en changeant radicalement de sujet. Elle a choisi comme réponse l’attaque, en épinglant à son tour Patrick Cohen sur les rumeurs l’entourant.

«Monsieur Cohen, il y a une enquête Mediapart qui vous a mis en cause pour harcèlement, management toxique», a-t-elle lancé tandis que le principal intéressé s’est empressé de nier en bloc. Décidée à ne pas lâcher le morceau, la femme politique a poursuivi : «Si ! Est-ce que c’est vrai Monsieur Cohen ? Est-ce que vous harcelez vos collaborateurs ? Est-ce que vous êtes désagréables avec les gens avec lesquels vous travaillez ? C’est affirmé dans une enquête Mediapart. On vous accuse de harcèlement Monsieur Cohen, est-ce que c’est vrai ? Est-ce que vous pouvez me répondre ?»

«C’est un délit Monsieur Cohen !»

Face à une Rachida Dati montrant les crocs, Patrick Cohen - quelque peu décontenancé - a laissé échapper un rire gêné avant de demander à l’invité de ne pas détourner la question. «Je ne détourne pas la question, je vous la renvoie. Il y a une enquête vous concernant, est-ce que c’est vrai ?», a-t-elle martelé. Le chroniqueur et éditorialiste, clairement désabusé, a tenu à rappeler le contexte : «Moi je n’ai pas d’enquête de justice». «Le harcèlement est un délit Monsieur Cohen. Il y a eu une enquête Mediapart, c’est un délit Monsieur Cohen», n’a pas lâché Rachida Dati.

Devant la férocité de l’invitée, Anne-Elisabeth Lemoine est venue au secours de son chroniqueur en rappelant à l’ordre la ministre. «Il n’y a pas d’enquête qui a été ouverte. C’est un article», a tenté de glisser la présentatrice. Il n’en a pas fallu plus à Rachida Dati pour pointer du doigt les rumeurs englobant les conditions de travail à «C à vous». «De la même manière, on a dit à “C à vous” que l’ambiance est épouvantable, que vous pleurez toute la journée», a-t-elle adressé à Babeth Lemoine et de poursuivre : «Et que tout le monde est mis en cause. Est-ce que c’est vrai ? Ça m’intéresse moi !» Des charges qui ont visiblement gêné et agacé les intéressés, tentant de camoufler cette exaspération derrière de légers ricanements. «Si vous nous posez la question, vous allez vous contenter de mon “non”. Non, c’est faux», a rétorqué Babeth Lemoine, cette fois ouvertement irritée.

«Moi j’ai été entendu, scanné, vérifié, contrôlé et pas qu’une fois. Donc moi, contrairement à vous, j’ai donné des réponses. Mais moi Monsieur Cohen sur le harcèlement je n’ai pas de réponse. [...] J’aurai beaucoup de peine pour vos collaborateurs qui ont été harcelés. J’en ai fait une politique pénale la lutte contre le harcèlement. Vous pourriez aussi tomber sous le coup de ce délit. Il suffirait que je fasse un article 40 pour dénoncer suite à cet article de Mediapart, je peux saisir le tribunal» a finalement menacé Rachida Dati face à Patrick Cohen l’y invitant, un sourire pincé aux lèvres. «Ce n’est pas très reluisant ce que vous faites Madame Dati. C’est déshonorant», a déploré le chroniqueur avant que Babeth Lemoine ne close définitivement l’échange en lançant le sujet suivant.