Dans son numéro diffusé le 5 juin dernier sur France 2, le magazine « Complément d’enquête »  avait avancé, à la suite d’une enquête conjointement menée avec Le Nouvel Observateur, que Rachida Dati aurait perçu la somme de 299.000 euros d’« honoraires » non déclarés de GDF Suez en 2010-2011 lorsqu’elle était à la fois eurodéputée et avocate. Des accusations que l’intéressée avait immédiatement réfutées.

Le 17 juin sur CNews, la ministre de la Culture avait calmement répondu à la journaliste Sonia Mabrouk. « C’est totalement diffamatoire », avait-elle déclaré au sujet des accusations de « Complément d’enquête ». « On veut toujours attaquer ma probité et mon honnêteté. Tout ce que j’ai, je l’ai gagné. J’aimerais que les investigations qui portent sur mon activité ancienne en tant qu’avocate soient les mêmes pour les autres politiques. »

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« Ce n’est pas très reluisant ce que vous faites, Madame Dati. C’est déshonorant »

Patrick Cohen dans « C à vous »

Confrontée à la même question par Anne-Élisabeth Lemoine le lendemain sur le plateau de « C à vous » en direct sur France 5, Rachida Dati n’avait pas apprécié que Patrick Cohen doute de ses réponses et entretienne le débat. En guise de riposte, la ministre de la Culture avait rétorqué à l’éditorialiste qu’il était lui-même la cible d’une enquête de Mediapart le mettant en cause pour « harcèlement et management toxique ».

« Est-ce que c’est vrai, Monsieur Cohen ? Est-ce que vous harcelez vos collaborateurs ?  Est-ce que vous êtes désagréable avec les gens avec lesquels vous travaillez ? », l’avait-elle questionné sans laisser le temps à Patrick Cohen de reprendre la parole. « C’est affirmé dans une enquête Mediapart. On vous accuse de harcèlement, Monsieur Cohen, est-ce que c’est vrai ? Est-ce que vous pouvez me répondre ? »

« Ce n’est pas très reluisant ce que vous faites, Madame Dati. C’est déshonorant », avait rétorqué le journaliste. À la suite de cet échange, France Télévisions et France Inter avaient publiquement apporté leur soutien à Patrick Cohen. « Les mises en cause personnelles à l’encontre des journalistes ne sont pas acceptables », avait notamment réagi le groupe public.

Les contradictions de Rachida Dati

Jeudi dernier, Jean-Jacques Bourdin  a confronté Rachida Dati à cette diatribe à l’encontre de Patrick Cohen. « Ce qui commence à m’agacer et qui est regrettable, c’est que, quoi que je fasse, quoi que je dise et quoi que je sois, ça ne va jamais. Je suis toujours caricaturée et critiquée. C’est insupportable », a-t-elle déploré en soulignant le ton avec lequel elle est interrogée. « J’aimerais qu’on me respecte au même titre que les autres responsables politiques. »

Regrette-t-elle pour autant ses propos à l’encontre de Patrick Cohen ? « Je lui ai simplement démontré que quand des enquêtes journalistiques le concernent, il répond que c’est faux. Mais quand ça me concerne, alors c’est vrai, a résumé Rachida Dati. Je n’ai pas brandi de menaces. [...] Je ne suis pas une serpillière. Je ne veux pas être maltraitée, je veux qu’on me respecte. »

Étonnamment, lorsque Jean-Jacques Bourdin lui a rappelé ses déclarations à Patrick Cohen, Rachida Dati a nié lui avoir dit : « Vous pouvez tomber sous le coup du délit de harcèlement. Il suffirait que je fasse un article 40 ». « Je n’ai pas dit “je”. Je n’ai jamais dit “il suffirait que je fasse”, c’est faux. Je n’ai jamais dit ça », a-t-elle affirmé, réfutant avoir brandi la moindre menace à son interlocuteur dans « C à vous ». Les images de l’émission de France 5 montrent pourtant le contraire (à partir de 1 minute 50 dans l’extrait ci-dessous)...