Audiovisuel public : Rachida Dati "déterminée" à faire passer la réforme, avec un examen à l'Assemblée "sans doute en juin"
"Je suis déterminée" à faire passer la réforme de l'audiovisuel public, indique, mercredi 7 mai sur France Inter, la ministre de la Culture Rachida Dati. La proposition de loi portant cette réforme prévoit de créer une holding, France Médias, qui chapeauterait France Télévisions, Radio France, l'Ina (Institut national de l'audiovisuel), sous l'autorité d'un président. Le texte sera examiné "sans doute en juin" à l'Assemblée nationale, précise Rachida Dati. L'examen du texte, prévu initialement en avril, avait été reporté en raison d'un programme parlementaire très chargé. "Y renoncer sûrement pas", affirme la ministre, qui assure que "la détermination du président de la République et du Premier ministre est également intacte".
Malgré les alertes des syndicats, Rachida Dati continue de défendre une réforme nécessaire, dit-elle, pour "sauver ce service public de l'audiovisuel", alors que les opposants à la réforme rappellent régulièrement que Radio France se maintient à de très hauts niveaux d'audience.
Rachida Dati appelle à "arrêter de caricaturer cette réforme". Le texte doit permettre, selon la ministre, de faire face aux "groupes privés" qui "se structurent de plus en plus et peuvent être des enjeux d'influence" et de "résister" aux plateformes via des "investissements massifs, une gouvernance unique, une stratégie convergente et puissante". Il s'agit aussi de "s'adresser à tout le monde et sur tout le territoire", indique la ministre, qui reproche au service public de l'audiovisuel d'être devenu "un club", qui ne s'adresse qu'aux "CSP+ [catégories socioprofessionnelles au niveau de vie supérieur]" et aux "plus âgés", même si France Inter enregistre de fortes audiences auprès des publics jeunes (plus d'un million d'auditeurs ont moins de 34 ans) et en régions (près de 6,1 millions d'auditeurs, soit 562 000 de plus en un an). De plus, les réseaux de radios locales "ici" et des chaînes France 3 couvrent une grande partie du territoire hexagonal.
"Une gouvernance unique", mais "pas de disparition des entités"
"Il y a des métiers qui vont évoluer, de la transformation qui va survenir", notamment sur le numérique qui "va prendre toute sa place", poursuit Rachida Dati, pour qui l'audiovisuel public n'est aujourd'hui "pas au niveau" sur le numérique. Les sites et applications de Radio France sont pourtant visités chaque mois par près de la moitié des internautes (49%, soit 27,6 millions de visiteurs uniques chaque mois) et près de la moitié des podcasts téléchargés en France sont des programmes de Radio France (47%).
La ministre veut donc "une gouvernance unique" pour obtenir une stratégie convergente, "mais les entreprises de radio existeront toujours, il n'y aura pas de disparition des entités", assure-t-elle.