Investiture de Donald Trump : "Les États-Unis vont jouer perdants" en sortant à nouveau de l'accord de Paris, estime la figure de la diplomatie climatique Laurence Tubiana

Le président américain, Donald Trump, a signé lundi, dès sa prise de fonction, un décret prévoyant, une nouvelle fois, la sortie de l'accord de Paris sur le climat. Pour l'économiste, diplomate et architecte de cet accord, Laurence Tubiana, invitée de franceinfo mardi 21 janvier, "les États-Unis vont jouer perdants" car il n'y aura pas de "fuite" d'autres pays, ni de renoncement des grandes entreprises qui considèrent que "revenir en arrière n'est pas une option".

Le premier départ des États-Unis de l'accord de Paris en 2017, sous l'impulsion déjà de Donald Trump, "n'a entraîné aucun départ", insiste Laurence Tubiana, "tous les autres pays ont continué, certes trop lentement, mais l'accord de Paris a continué à s'appliquer." L'économiste se veut "optimiste" sur le fait "qu'il n'y ait pas de fuite généralisée" cette fois-ci non plus. Laurence Tubiana estime qu'il "y a ceux qui pensent au futur et ceux qui essayent de regarder vers le XIXᵉ siècle et les fossiles."

"Revenir en arrière n'est pas une option"

Elle estime que la raison est que "cette transition, qui est une révolution technologique, elle a commencé. Le nombre d'entreprises qui ont parié sur cette transition a énormément augmenté depuis Paris. C'est considérable ! Regardez les véhicules électriques, les batteries, les énergies renouvelables et d'autres faits encore." Par ailleurs, alors que s'est ouvert le Forum de Davos, où elle se trouve, elle "voit toutes les grandes compagnies dire : 'On va continuer parce qu'on a déjà fait le choix'. Donc revenir en arrière n'est pas une option."

Même optimisme vis-à-vis des engagements de la Chine, car selon elle, "on va voir ce que le président Xi Jinping va décider, mais je vois dans les investissements, dans le nouveau plan chinois, plutôt des indications [qui montrent que cela] va continuer."