Après le retrait des États-Unis de l’OMS, inquiétudes sur les conséquences sanitaires et financières

« L’OMS nous a escroqués », a accusé Donald Trump en signant, lundi 20 janvier, un décret retirant les États-Unis de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Le 47e président justifie ainsi ce retrait par l’écart des contributions financières américaines et chinoises, mais aussi par « la mauvaise gestion de la pandémie de Covid-19 » par l’OMS et « l’incapacité à adopter les réformes urgentes nécessaires ».

De son côté, l’OMS « regrette » cette décision, et espère que le nouveau président complotiste et antivax va revenir sur son décret. « Nous espérons que les États-Unis vont revoir leur position et s’engageront dans un dialogue constructif pour le bien de la santé et du bien-être de millions de personnes dans le monde », a notamment souligné un porte-parole de l’organisation à Genève, en espérant « un dialogue constructif » avec les autorités américaines.

Cette décision « augmente le risque d’une pandémie mortelle »

Inquiétudes et espoir partagé par l’Union Européenne : « Nous voyons avec inquiétude les annonces de retrait des États-Unis de l’OMS (…) Nous sommes déterminés à coopérer avec nos partenaires américains et nous espérons que cette annonce est encore en cours d’examen », a estimé une porte-parole à Bruxelles mardi 21 janvier.

Pour rappel, Donald Trump avait déjà tenté de quitter l’OMS lors de sa première mandature, lançant une procédure en juillet 2020. Mais les États-Unis ne pouvant quitter l’organisation qu’au terme d’un délai d’un an, l’arrivée au pouvoir de son successeur démocrate, Joe Biden, en janvier 2021, avait mis un terme à cette tentative. Si les États-Unis entérinent se départ, l’OMS perdrait entre 1.1 et 1.3 milliards de dollars de contribution, soit entre 15 et 20 % de son budget, selon les estimations.

Parmi les projets jusque-là traités en priorité par le gouvernement américain, et qui seraient donc particulièrement affectés par son retrait, figurent l’éradication de la poliomyélite (27,4 % de ses contributions volontaires), les services de santé et de nutrition (17,4 %) et les maladies évitables par la vaccination (7,7 %). Le fonds d’intervention d’urgence, créé en 2015 pour débloquer le plus rapidement possible des financements de réponse aux urgences sanitaires, est également financé à hauteur de 44 % par les États-Unis.

« La décision de quitter (l’OMS) affaiblit l’influence de l’Amérique, augmente le risque d’une pandémie mortelle et nous rend tous plus vulnérables », a fustigé sur X (ex-Twitter), Tom Frieden, ancien haut responsable sanitaire sous l’administration de Barack Obama. En se retirant de l’organisation, les États-Unis vont perdre un accès privilégié à des données de surveillance épidémique importantes, mais aussi des informations nécessaires au développement de vaccins et de thérapies, ont mis en garde plusieurs experts. Cela pourrait nuire aux capacités de surveillance et de prévention des menaces sanitaires venues de l’étranger, ainsi qu’à la gestion et la lutte contre les pandémies.

Ce retrait inquiète d’autant plus qu’il survient au moment où la forte circulation du virus de la grippe aviaire aux États-Unis accentue les craintes d’une prochaine pandémie. Le pays a recensé début janvier un premier décès humain lié au virus H5N1.

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