Ce que l’on sait du premier décès humain lié à la grippe aviaire aux États-Unis
Depuis plusieurs mois, les États-Unis font face à une épizootie – l’équivalent d’une épidémie chez les animaux – de grippe aviaire. Un premier décès humain lié à cette maladie infectieuse affectant les oiseaux a été recensé dans le pays, ont annoncé lundi 6 janvier les autorités sanitaires de Louisiane. Ce malade, âgé de plus de 65 ans, était le premier cas grave humain détecté aux États-Unis. Il avait été contaminé par le virus H5N1 via des oiseaux de basse-cour et sauvages.
Souffrant d’une affection respiratoire, il était en « état critique », avaient rapporté les autorités sanitaires en décembre, au moment de la médiatisation de son hospitalisation. L’enquête réalisée « n’a pas permis d’identifier d’autres cas de H5N1 ni de preuve de transmission de personne à personne. Ce patient reste le seul cas humain de H5N1 en Louisiane », a précisé le ministère de la Santé local sur son site, estimant donc que le risque présenté par la grippe aviaire pour le grand public reste « faible ».
950 cas dans le monde depuis 2003
« En dehors des États-Unis, plus de 950 cas de grippe aviaire H5N1 ont été signalés à l’Organisation mondiale de la santé, et environ la moitié d’entre eux ont entraîné la mort », rapportent les Centres américains de prévention et de lutte contre les maladies (CDC) dans un communiqué. Ces cas ont été recensés entre 2003 et fin 2024 dans 24 pays, dont un grand nombre en Chine et au Vietnam, précise un document de l’OMS.
La grippe aviaire A (H5N1), également connue sous le nom d’influenza aviaire, est apparue pour la première fois en 1996. L’infection peut causer toutes sortes de symptômes chez les oiseaux, depuis une maladie bénigne, qui passe souvent inaperçue, jusqu’à une maladie rapidement mortelle qui peut provoquer de graves épidémies. Chez l’humain, les premiers symptômes sont similaires à ceux de la grippe saisonnière (fièvre, toux…), mais peuvent s’intensifier avec une difficulté à respirer. Des symptômes gastro-intestinaux tels que la diarrhée, la nausée et des douleurs abdominales, ainsi que des symptômes neurologiques, peuvent apparaître et se transformer en surinfection et un syndrome de défaillance multiviscérale.
Élevage intensif vs plein air
Depuis 2020, le nombre des foyers chez les oiseaux a explosé et un nombre croissant d’espèces de mammifères ont été touchées. Les scientifiques craignent que cette forte circulation du virus ne facilite une mutation lui permettant de se transmettre d’un humain à un autre. Certains redoutent également qu’il ne se mélange à la grippe saisonnière et devienne ainsi davantage transmissible.
En France, au début du mois de décembre, le ministère de l’agriculture a relevé le niveau de risque au seuil maximal sur l’ensemble du territoire après la réapparition du virus de l’influenza aviaire hautement pathogène (IAHP). Une des conséquences principales de cette mesure est l’obligation de claustrer toutes les volailles, et donc l’interdiction de la pratique de l’élevage plein air. « Depuis bientôt 10 ans, la Confédération paysanne et le Modef dénoncent le ciblage de l’élevage plein air comme responsable des crises aviaires », écrivent les deux organisations syndicales agricoles dans un communiqué. « Densités élevées, transports incessants d’animaux et de personnel, échanges de matériel… Sans surprise, les mêmes causes produiront les mêmes conséquences », fustigent-elles.
En Europe, la grippe aviaire provient essentiellement de la faune sauvage notamment des oiseaux migrateurs. Sa transmission s’effectue par le transport international d’animaux vivants, qui favorise la création de couloirs de contagion. « L’association de l’élevage intensif, qui se caractérise par la densité et l’homogénéité des races élevées afin d’augmenter la productivité et la vie en milieu confiné, et du commerce international des animaux d’élevage accroît les risques d’émergence et de transmission à large échelle de nouveaux virus de grippe aviaire », expliquait à l’Humanité Serge Morand, spécialiste en écologie parasitaire.
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