La vie de millions de personnes menacée par les coupes dans l'aide américaine, selon l'OMS

Les coupes décidées par l'administration Trump dans l'aide financière à l'étranger pourraient coûter la vie à des millions de personnes dans le monde, a mis en garde lundi 17 mars le chef de l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Pour la seule lutte contre le sida, les décisions américaines "pourraient annuler 20 années de progrès, entraînant plus de 10 millions de cas supplémentaires de VIH et 3 millions de décès liés au VIH, soit trois fois plus de décès que l'année dernière", a prévenu Tedros Adhanom Ghebreyesus, lors d'un point de presse à Genève.

Il a appelé les États-Unis à "reconsidérer leur soutien à la santé mondiale". Pour bien faire comprendre l'impact du retrait de Washington, le docteur Tedros a cité d'autres maladies en exemple, comme le paludisme ou encore la tuberculose. "Il existe d'ores et déjà de graves perturbations dans l'approvisionnement en diagnostics du paludisme, médicaments et moustiquaires imprégnées d'insecticide en raison de ruptures de stock, de retards de livraison ou d'un manque de financement", a expliqué le chef de l'OMS.

"Nous pourrions observer 15 millions de cas supplémentaires de paludisme et 107 000 décès"

Au cours des deux dernières décennies, les États-Unis ont aidé à prévenir environ 2,2 milliards de cas de paludisme et 12,7 millions de décès, a-t-il rappelé. Il estime que "si les perturbations persistent, nous pourrions observer 15 millions de cas supplémentaires de paludisme et 107 000 décès" pour la seule année 2025.

Dans le cas de la tuberculose, 27 pays d'Afrique et d'Asie sont confrontés "à des effondrements dramatiques" dans leurs chaînes de prévention, de soin et de surveillance. "Neuf pays ont signalé des échecs dans l'approvisionnement et les chaînes d'approvisionnement en médicaments contre la tuberculose, mettant en danger la vie des personnes atteintes" de la maladie, a dit le docteur Tedros.