Le premier ministre François Bayrou présentera un budget 2026 «courageux» pour ramener le déficit public sous les 3% du PIB et il prendra «tous les risques» en dépit de la menace de censure, a affirmé le ministre des Relations avec le Parlement Patrick Mignola dans un entretien à la Tribune Dimanche .
François Bayrou devrait dès mardi échapper à une motion de censure des socialistes, présentée à la suite de l'échec du conclave entre partenaires sociaux sur les retraites. Le Rassemblement national, dont les voix sont cruciales, ne s'y associera pas. Il doit ensuite, après le 14 juillet, proposer un grand plan de redressement des finances publiques et des pistes pour le budget 2026, qui doit comprendre 40 milliards d'euros d'économies.
«Nous saurons prendre tous les risques»
«Nous saurons prendre tous les risques. Nous allons dire toute la vérité et donner toutes les solutions nécessaires pour qu'en 2029, la France ait ramené son déficit budgétaire en dessous de 3%, conformément à ses engagements et pour éviter que les agents du FMI viennent se substituer au gouvernement», déclare Patrick Mignola, ministre MoDem très proche de François Bayrou. «Nous présenterons un budget courageux», ajoute-t-il.
Le ministre des Relations avec le Parlement estime que le dialogue est toujours possible avec le PS, dont la motion de censure, selon lui, «clôt une séquence» et obéit aussi à des logiques internes au parti.
Avec son Congrès de Nancy, à la mi-juin, «le Parti socialiste vient de vivre un débat interne qui a été assez rude» et «pour panser les plaies, il a ressenti le besoin d'une motion de censure sur laquelle peuvent se retrouver à la fois les lignes (d'Olivier) Faure et (de Nicolas) Mayer-Rossignol», estime-t-il.
«Procès en mollesse»
Patrick Mignola assure aussi ne pas comprendre les accusations d'inaction adressées à François Bayrou.
«C'est pour moi un grand mystère ! Ce procès en mollesse et en immobilisme est souvent fait aux centristes quand ils arrivent aux responsabilités parce qu'ils choisissent toujours la voie du compromis plutôt que celle du conflit», dit-il, ajoutant que «50 textes ont été définitivement adoptés par le Parlement» depuis l'arrivée de François à Bayrou à Matignon il y a six mois.