Pourquoi l'armée israélienne poursuit son opération de "lutte contre le terrorisme" en Cisjordanie occupée

L’opération "Mur de fer" se déroule sous les radars, alors que les regards sont tournés surtout en direction de Gaza. Appuyés par des bulldozers, des drones et des véhicules blindés, les forces israéliennes ont lancé cette opération le 21 janvier à Jénine, dans le nord de la Cisjordanie occupée. Ces manœuvres ont débuté deux jours après le début d'une trêve dans la bande de Gaza entre Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas. Cette opération a été qualifiée de "très politique" par les détracteurs du premier ministre Netanyahou, qui viserait à satisfaire les demandes de l’extrême droite de son gouvernement.

Cibler des "terroristes"

L’armée israélienne annonce avoir étendu ses raids sur la Cisjordanie, notamment dans les secteurs de Jenine et de Qabatiya, dans le nord du territoire palestinien. Plusieurs frappes aériennes ont été menées dans la nuit du 1er au 2 février, selon un communiqué militaire israélien. Trois "cellules terroristes" ont été éliminées en l’espace de quelques heures alors qu’elles s’apprêtaient à passer à l’action.

Des troupes opèrent également dans le village de Tamoun, au sud de Jénine, où des caches d’armes auraient été mises au jour. Aucun chiffre exact sur le nombre de victimes n'a été dévoilé pour le moment. Mais de l'aveu de l'armée israélienne elle-même, un ancien détenu palestinien, relâché par Israël en novembre 2023 dans le cadre du premier échange prisonniers-otages, a été tué lors de l'opération. La mort de cet homme, Abed al-Hadi Kamil, fait le jeu de l'extrême droite israélienne.

Craintes autour des détenus libérés

C’est d'ailleurs la grande crainte des Israéliens : que les prisonniers libérés récidivent. Cela constitue la principale préoccupation en Israël et elle pourrait empêcher la mise en œuvre de la seconde phase de l'accord passé avec le Hamas. Cette menace est aussi agitée par l’extrême droite. 

Les prisonniers libérés depuis le 19 janvier sont munis d’un bracelet fourni par l'administration pénitentiaire israélienne, sur lequel est inscrit ce verset des psaumes en hébreu et en arabe : "Le peuple éternel n'oublie pas, je poursuivrai mes ennemis et les rattraperai". Une pratique dont l’efficacité reste à prouver et qui a été critiquée par la Croix-Rouge internationale. D'ailleurs, le premier geste des prisonniers palestiniens, dès leur libération, est systématiquement d’arracher ce bracelet.