REPORTAGE. "C'est un jour heureux, mais je pense à mon fils" : à Tel Aviv, les familles des otages israéliens encore retenus oscillent entre crainte et espoir de les revoir
De nouveaux otages en liberté, mais de nombreux encore en captivité. Après avoir été retenus 484 jours dans la bande de Gaza, le Franco-Israélien Ofer Kalderon ainsi que deux autres otages ont été relâchés, samedi 1er février. Ces libérations ont été accueillies avec des sentiments nuancés en Israël car la famille Bibas, elle, n'est pas revenue au complet. Seul le père, Yarden Bibas, a été libéré, sans sa femme ni leurs deux enfants, dont le sort est incertain. Alors qu'à partir de lundi, les négociations sur la phase 2 vont commencer, plusieurs milliers de personnes se sont rassemblées sur la "place des otages", samedi soir, à Tel Aviv.
Il y a des images fortes et importantes pour les Israéliens, comme la vidéo d'une otage, libérée il y a deux semaines, diffusée sur les écrans géants. Cette prise de parole est un soulagement, comme la libération des trois otages, samedi. Mais pour les familles de ceux encore retenus à Gaza, les sentiments sont mêlés. "C'est un jour joyeux, reconnaît Idit Ohel, la mère d'Alon Ohel, enlevé lors du Festival Nova. Mais évidemment, je pense aussi à mon fils, un civil, qui lui est toujours en captivité à Gaza." Comme d'autres familles réunies sur la place des otages, Idit Ohel apprécie le soutien et les chants de ces milliers d'Israéliens qui l'entourent.
"Je suis vraiment heureuse pour les familles qui retrouvent leurs proches."
Idit Ohlel, mère de l'otage Alon Ohelà franceinfo
La mère de l'otage attend désormais avec impatience et anxiété les négociations qui commencent lundi sur la deuxième phase du cessez-le-feu : "Ça me préoccupe beaucoup oui, parce que passer de la première à la deuxième phase n'est pas simple, ça implique de nombreuses concessions de part et d’autre, explique-t-elle. Mais je suis pleine d'espoir et je crois que notre gouvernement et le président Trump vont faire en sorte que ça fonctionne et que tout va bien se passer."
"Je veux qu'ils reviennent tous !"
Cette mère de famille, qui attend son fils depuis 485 jours, place beaucoup d'espoir en Donald Trump, que Benyamin Nétanyahou rencontre mardi à Washington. D'autres gardent malgré tout beaucoup de crainte sur la suite des événements. Simon suit ça de près, alors qu'un proche dans son village est toujours en captivité à Gaza. "Pour les familles, c'est vraiment la pire des situations possibles, regarder si les proches sont, ou non, dans la prochaine liste. Pour moi, qui n'ai aucun membre de famille otage, je veux qu'ils reviennent tous ! Et parce que nous devons faire ça étape par étape, le problème, c'est qu'on ne sait jamais quand les négociations vont s'arrêter, si les otages vont rester là-bas ou mourir et si la guerre va reprendre... Personne ne le sait, et c'est ça le problème !"
La prochaine étape débute dès lundi. Le coordinateur israélien des otages a réaffirmé la détermination d'Israël à ramener tous les otages chez eux. Ce à quoi la foule répond et répète : "Maintenant !"