Jair Bolsonaro en soins intensifs après une intervention chirurgicale

L'ex-président brésilien Jair Bolsonaro entame une convalescence "très délicate et prolongée", lundi 14 avril, au lendemain d'une intervention chirurgicale de douze heures à l'abdomen. Il va devoir rester "au moins deux semaines" à l'hôpital, ont indiqué ses médecins.

Jair Bolsonaro, 70 ans, demeure en soins intensifs à Brasilia et est alimenté par voie intraveineuse depuis l'opération de dimanche, menée pour résorber une occlusion intestinale liée aux séquelles d'un attentat à l'arme blanche en pleine campagne présidentielle en 2018.

Le leader d'extrême droite a dû être opéré après avoir ressenti de fortes douleurs abdominales vendredi, au début d'une tournée dans le nord-est du pays pour mobiliser ses partisans, deux semaines après avoir été renvoyé en procès pour tentative de coup d'État.

L'ancien président brésilien Jair Bolsonaro est photographié avant de monter dans une ambulance le 12 avril 2025.
L'ancien président brésilien Jair Bolsonaro est photographié avant de monter dans une ambulance le 12 avril 2025. © Jose Aldenir, AFP

"Selon les médecins, mon état de santé est stable, mais ma convalescence demande des soins intensifs", a déclaré l'ancien président lundi sur X. Son cardiologue, Leandro Echenique, a affirmé en conférence de presse que l'opération avait été "extrêmement complexe", mais que "le résultat final est excellent".

"Le post-opératoire sera très délicat et prolongé", a-t-il ajouté, soulignant que les prochaines 48 heures seront "critiques" pour déterminer la suite du traitement. Mais il a souligné que Jair Bolsonaro était "conscient", et qu'il avait "même fait des blagues". 

"Si tout se passe comme prévu, il devrait rester hospitalisé au moins deux semaines", a expliqué pour sa part le chirurgien en chef Claudio Birolini.

Attaque à l'arme blanche

Dans son message sur X, Jair Bolsonaro a rappelé que c'est sa "sixième opération liée à l'attentat de 2018", et sa neuvième hospitalisation "en raison de complications liées à cet épisode". En septembre 2018, Jair Bolsonaro avait été agressé par un déséquilibré en plein bain de foule. Il a finalement été élu président quelques semaines plus tard.

Il a déclaré samedi sur le réseau social X que son médecin lui avait dit qu'il s'agissait "de la situation la plus grave depuis l'attentat qui a failli (lui) coûter la vie".

Désormais inéligible jusqu'en 2030 pour désinformation et malgré son procès pour tentative de coup d'État qui doit s'ouvrir dans les prochains mois, il espère cependant parvenir à concourir à la présidentielle en 2026.

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Opérations délicates

C'est son épouse, Michelle Bolsonaro, qui a annoncé la première la fin de l'intervention chirurgicale, après avoir tenu en haleine ses abonnés sur Instagram, donnant régulièrement des nouvelles de son mari. "Opération terminée avec succès ! (...) Mon cœur est plein de gratitude pour chacun de vous qui a prié, envoyé des messages et intercédé pour mon amour", a-t-elle déclaré dans une de ses stories sur le réseau social.

"Cette intervention de grande envergure a duré douze heures et s'est déroulée sans problème, sans qu'il soit nécessaire de procéder à une transfusion sanguine", a détaillé quelques minutes plus tard le bulletin médical de l'hôpital DF Star. Son état de santé est "stable, il ne ressent "pas de douleur" et a débuté sa convalescence "dans une unité de soins intensifs".

Jair Bolsonaro a été soumis à une "laparotomie (intervention chirurgicale qui consiste en l'ouverture de l'abdomen du patient) pour défaire les adhérences intestinales et reconstituer la paroi abdominale", avait expliqué cette clinique privée huppée au début de l'opération, dans la matinée.

"Ces opérations sont délicates, car il faut avoir la patience nécessaire pour défaire chaque adhérence", a expliqué à l'AFP Camila Beltrao, chirurgienne spécialiste en opérations de l'appareil digestif. "À chaque fois qu'un patient est réopéré, la probabilité de formation de nouvelles adhérences augmente", a-t-elle ajouté.

"Il va s'en sortir"

Quelques dizaines de partisans de l'ancien dirigeant d'extrême droite ont attendu des nouvelles devant l'entrée d'hôpital. Parmi eux, Maurilio Borges Bernardes, 84 ans, un crucifix pendu au cou, venu lui apporter son "soutien moral et spirituel".

"Il va s'en sortir, j'en suis sûr", a dit cet entrepreneur vêtu d'un t-shirt aux rayures jaunes et vertes, les couleurs du Brésil, et coiffé d'un chapeau de cow-boy avec un autocollant à l'effigie de Jair Bolsonaro.

"J'espère qu'il va vite se remettre, qu'il reprendra ses activités à 100 %, qu'il se présentera à l'élection (de 2026) et qu'il sera élu à nouveau", a affirmé pour sa part Benhur Luis Maieron, militaire de la réserve.

Avec AFP