Procès de Jair Bolsonaro pour tentative de coup d'Etat : l'ancien président du Brésil a cherché à installer une "dictature", selon l'un des juges

Le juge Alexandre de Moraes, rapporteur du procès contre Jair Bolsonaro pour tentative de coup d'Etat, affirme que l'ex-président brésilien et ses sept co-accusés ont cherché à "installer une dictature". "Nous déplorons que l'histoire républicaine brésilienne ait été à nouveau marquée par une tentative de coup d'Etat, portant atteinte aux institutions et à la démocratie, cherchant à installer un Etat d'exception et une véritable dictature", a déclaré le magistrat, mardi 2 septembre, à l'ouverture des audiences en vue du verdict.

Absent aux audiences finales, l'ancien chef de l'Etat d'extrême droite, à la tête du pays de 2019 à 2022, doit être fixé sur son sort d'ici au 12 septembre avec ses co-accusés, dont plusieurs anciens ministres et militaires haut gradés. Le parquet l'accuse d'être le chef d'une "organisation criminelle" ayant conspiré pour assurer son "maintien autoritaire au pouvoir", en dépit de sa défaite face au président actuel de gauche, Luiz Inacio Lula da Silva, lors du scrutin de 2022.

Assigné à résidence depuis début août et inéligible jusqu'en 2030, il clame son innocence et se dit victime d'une "persécution politique", à un peu plus d'un an de l'élection présidentielle de 2026. Il risque plus de quarante ans de prison. Son procès est au cœur d'une crise sans précédent entre le Brésil et les Etats-Unis. Alors que le président américain, Donald Trump, a lancé des représailles contre le Brésil et sanctionné le juge Alexandre de Moraes en raison du procès, le magistrat a dit que le rôle du tribunal était de "juger avec impartialité" en "ignorant les pressions internes ou externes".