Syrie : trois questions pour tout comprendre après la chute des Assad qui secoue le Moyen-Orient
Il n’aura fallu qu’une offensive de douze jours pour faire tomber le pouvoir en place à Damas. Le 8 décembre, on apprenait que le président syrien Bachar Al Assad, en place depuis vingt-quatre ans, avait quitté le pays pour se réfugier à Moscou, certainement le seul pays où il se sent maintenant en sûreté. Il doit à la Russie et l’intervention militaire de l’automne 2015 d’avoir pu garder son siège.
Une rapidité confondante qui montre que le système mis en place par le parti Baas (nationaliste arabe et laïc) sous l’égide de la famille Al Assad était totalement vicié. Il était en train de pourrir de l’intérieur sans plus de soutien dans le pays, à l’exception de la minorité alaouite (d’où sont issus les Assad) qui se repliait sur elle-même, à Damas et le long de la côte méditerranéenne. Ce régime, haï par la population, est « tombé comme un fruit mûr », pour reprendre l’expression du géographe Fabrice Balanche, auteur d’un livre incontournable si l’on veut comprendre le processus qui a amené la chute de la maison Assad (« Les leçons de la crise syrienne », éditions Odile Jacob).