Chute de Bachar al-Assad, la fin d’un règne sanglant
Le lion est mort ce soir. Bachar Al Assad – « le lion » en arabe – n’est plus le roi d’une jungle syrienne qu’il aura marquée de son empreinte, à la suite de son père Hafez Al Assad, parvenu au pouvoir en 1970 et mort en juin 2000. Cinquante-quatre ans d’une dynastie familiale sanglante, vingt-quatre ans d’un pouvoir personnel aux espoirs vite douchés par une interminable guerre civile et, finalement, un piteux exil forcé dans une cage dorée.
Laquelle, d’ailleurs ? Chez son éternel allié iranien, dont il partage le fait d’appartenir à la communauté chiite – les Alaouites en étant une branche hétérodoxe, ou chez un voisin émirati qui soignerait là son image diplomatique ? Peu importe. Il est déjà « à l’étranger », indiquait ce dimanche le ministre turc des Affaires étrangères, Hakan Fidan.
Son autre allié d’envergure, la Russie, qui lui a sauvé la mise à plusieurs reprises, notamment en 2015 face à l’« État islamique » et à la coalition islamiste de Jabhat al-Nosra, l’a cette fois-ci lâché. « À la suite des négociations (…), Bachar Al Assad a décidé de démissionner de son poste présidentiel et a quitté le pays », a résumé laconiquement Dmitri Peskov, le porte-parole du Kremlin.