Immigration, économie, société... Donald Trump acte la rupture dès le premier jour de son mandat

C'est un début de mandat au pas de charge pour Donald Trump. Le président acte la rupture, sa première journée de président, lundi 20 janvier, en était un parfait symbole. Sur la forme d’abord, brutale et déterminée, à l’image d’un discours où il a martelé ses priorités, comme dans un meeting, loin de la tradition plutôt consensuelle d’un moment où il devient le président de tous les Américains.

Lundi, Donald Trump n’a parlé qu’à son camp, et la mise en scène de la signature de ses premiers décrets présidentiels en a offert un spectacle aussi sidérant que surréaliste. Assis à un bureau installé sur la scène de l’Arena Capital One, devant plus de 20 000 fervents partisans, il enchaîne les signatures, brandissant chaque livret contenant un décret à la foule, se permettant même de moquer son prédécesseur sous les éclats de rire d’une foule qui n’en a que pour lui, et qui ovationne chaque paraphe, célébré comme une victoire. Comme si la campagne continuait, et comme si la bataille ne faisait que commencer.

Frontières : immigration et droits de douanes

Le président américain a pris des mesures dès le premier jour. Comme promis et annoncé, la priorité est mise sur l’immigration et le contrôle des frontières. "Nous allons commencer le processus de renvoi de millions et de millions de criminels étrangers d’où ils viennent", annonce Donald Trump dans une formule martiale où le mot "criminels" a été préféré au terme "illégaux" pour qualifier ces immigrés clandestins, qui seront dès mardi la cible des patrouilles de la police aux frontières.

La frontière avec le Mexique justement, où Donald Trump décrète même l’état d’urgence, comme pour une menace terroriste ou pour une guerre. Une guerre commerciale, aussi, que le président engage contre le Canada et le Mexique à qui il compte imposer des taxes douanières de 25% à compter du 1er février.

Des frontières qu'il se verrait bien empiéter quand ce sont celles des autres, au Panama, par exemple, dont il a de nouveau dénoncé la cession du canal. "Nous le reprenons", s’est-il contenté de lancer laconiquement.

La grâce pour les émeutiers du Capitole

Quatre après une défaite qu'il conteste toujours, Donald Trump accorde une grâce à environ 1 500 émeutiers de l'assaut du Capitole. Des assaillants qualifiés d'otages par Donald Trump qui s'attaque aussi à l'éducation, aux personnes transgenres ou aux intenses internationales. "L'OMS nous a escroqués", dit-il pour justifier le retrait américain de l'Organisation mondiale de la santé.

Donald Trump qui compte enfin décréter un état d'urgence énergétique pour s’attaquer aux "politiques d’extrémisme climatique de Biden". Dans la lignée de cette saillie sur l’énergie, il a signé un décret pour sortir les États-Unis des accords de Paris.