La justice refuse l’exhumation d’un corps dans un cold-case où Dominique Pelicot serait impliqué

Sujets
Dominique Pelicot a été condamné à 20 ans de réclusion criminelle pour avoir fait violer son ex-femme sous soumission chimique pendant une décennie. BENOIT PEYRUCQ / AFP

Le septuagénaire est mis en examen dans deux affaires non-résolues. Il s’agit d’un viol suivi de meurtre en 1991 sur l’agent immobilière Sophie Narme, et d’une tentative de viol en 1999 sur Marion B.

Passer la publicité Passer la publicité

Ce jeudi 16 avril, la demande d’exhumation du corps de Sophie Narme, cette agente immobilière de 23 ans tuée et violée à Paris en 1991, a été refusée par la justice, a indiqué au Figaro l’avocate de Dominique Pelicot Me Béatrice Zavarro confirmant une information de BFMTV. À l’origine de cette demande se trouve Dominique Pelicot, l’ex-mari de Gisèle Pelicot condamné à vingt ans de réclusion criminelle en décembre dernier pour avoir violé et convié des individus à violer son épouse à son domicile. Mis en examen pour meurtre et viol dans ce «cold-case», il a toujours nié son implication. La demande d’exhumation avait été formulée en mars dernier par l’avocate de Dominique Pelicot, Me Béatrice Zavarro, afin de procéder à des tests ADN.

Le septuagénaire est en effet est mis en cause dans deux affaires non résolues de violences sexuelles. L’ex-électricien est suspecté dans l’affaire Sophie Narme, mais aussi dans une tentative de viol sur l’agent immobilière Marion B. en Seine-et-Marne en 1999, qu’il reconnaît «très partiellement», selon Me Zavarro.

Aveux lors de l’audience sur un deuxième cold-case

Les similitudes dans le mode opératoire sont troublantes. Les deux femmes ont été déshabillées par le bas et une forte odeur d’éther émanait de la scène du crime dans l’affaire Sophie Narme, substance utilisée pour agresser Marion en 1999. Cette dernière avait réussi à échapper à son agresseur. Alors qu’elle travaillait dans une agence immobilière, elle avait accompagné un homme pour une visite d’appartement. Mais une fois la porte du logement passée, l’homme lui avait plaqué un bâillon d’éther sur la bouche. Marion B. a arrêté de respirer et a fait la morte, avant de se jeter sur son agresseur. Après s’être débattue, elle a réussi à s’enfermer dans un placard. Marion n’en est sortie que quatre heures plus tard, à l’arrivée de ses collègues dans l’appartement.

Lorsque, en 2022, l’ADN de Dominique Pelicot coïncide avec celui retrouvé sur la scène de l’agression de Marion, le septuagénaire, alors en détention pour avoir drogué et livré sa femme à des inconnus, est interrogé. La première fois, il nie. La deuxième fois, il nie. Et la troisième, il avoue. «Il sait que l’affaire est prescrite et qu’il ne risque donc rien», soupire l’avocate de Sophie Narme et Marion B., Me Florence Rault. Pour la pénaliste, aussi bien dans l’affaire Sophie Narme que Marion B., il ne s’agit en aucun cas d’une «pulsion». «Ce sont des crimes minutieusement préparés, et, j’en ai l’intime conviction, probablement répétés». Lors de son procès devant la cour criminelle départementale du Vaucluse, à Avignon, l’accusé de 72 ans avait évoqué ces deux affaires. «Par rapport à [Marion, prénom d’emprunt de la victime de tentative de viol en 1999 NDLR], c’est bien moi», avait-il admis, mi-novembre, lors de l’audience.