Le déficit public de 2024 attendu «plus près de 6%» que de 6,1%, selon le ministre de l’Economie
Le ministre de l’Economie et des Finances, Eric Lombard, a prévenu jeudi que «le coût d’une censure» serait «plus élevé encore» que celui des concessions accordées au Parti socialiste, avant le vote au Sénat du budget du gouvernement de François Bayrou. «Certaines de ces concessions ont un coût. Je veux juste rappeler que le coût d’une censure est plus élevé encore», a déclaré Eric Lombard en présentant ses voeux aux acteurs économiques à Bercy. Il a affirmé que la censure du gouvernement de Michel Barnier en décembre et «l’instabilité qu’elle a générée ont coûté au budget de la France 12 milliards d’euros supplémentaires», soit l’équivalent du budget de la Justice.
Plus de trois mois après son dépôt au Parlement, et suspendu par la censure, le projet de budget de l’Etat pour 2025 est enfin soumis dans son ensemble au vote du Sénat jeudi. Après avoir convaincu les socialistes de ne pas le censurer sur sa déclaration de politique générale, François Bayrou espère prolonger cet ébauche d’accord sur son budget, avec des concessions comme le renoncement à la suppression de 4000 postes d’enseignants et au passage à trois jours de carence dans la fonction publique, ainsi que la renégociation de la réforme des retraites de 2023. Mais le compte n’y est toujours pas pour le PS, qui votera contre le budget, comme toute la gauche.
Dans son discours, Eric Lombard a salué «la qualité du dialogue que nous avons eu avec le Parti socialiste, un dialogue constructif, qui s’est traduit par de vraies évolutions, en matière de réouverture du dialogue sur les retraites, de lutte contre la suroptimisation fiscale, et d’amélioration de certaines politiques publiques». Il a par ailleurs annoncé que le déficit public de la France en 2024 serait «plus près de 6%» que des 6,1% du produit intérieur brut (PIB) anticipés jusqu’ici.
Pour 2025, le gouvernement ambitionne de ramener le déficit public à 5,4% du PIB au prix d’un effort budgétaire de plus de 50 milliards d’euros, dont environ 32 milliards d’économies et 21 milliards de recettes. Attendue à 1,1% en 2024, la prévision de croissance du PIB a été abaissée à 0,9% cette année. «Ce budget comporte une part d’effort très importante», a indiqué Eric Lombard.