Budget 2026 : "Il y a des marges de négociation", assure Éric Lombard, ministre de l'Économie
François Bayrou a livré sa copie du budget 2026 mardi 15 juillet avec notamment deux annonces phare : une année blanche et la suppression de deux jours fériés. Un budget constesté par de nombreux opposants politiques. Éric Lombard, ministre de l'Économie est venu expliquer la stratégie économique du gouvernement sur France 2.
Ce texte correspond à la retranscription d'une partie de l'interview ci-dessus. Cliquez sur la vidéo pour regarder l'entretien en intégralité.
Julien Arnaud : Ce plan de budget, il est à prendre ou à laisser, ou bien il y a encore des marges de négociation ?
Éric Lombard : Il y a évidemment des marges de négociation, mais peut-être, je vous en ai rappelé pourquoi est-ce qu'on en est arrivé là. On en est arrivé là, parce que depuis 50 ans, on n'a pas eu de budget en équilibre, et la France est surendettée. Le fait que la France soit surendettée, 3 300 milliards de dettes, en fait, contraint toutes nos politiques publiques, puisque la rémunération que nous versons à nos créanciers, à ceux qui nous prêtent, est en train de devenir le premier budget de l'État. Ce sera 100 milliards d'euros dans trois ans.
Alors ça, c'est le constat, on le connaît, mais aujourd'hui, c'est vrai qu'on est dans le temps des mesures et on voudrait aller plus loin avec vous. Par exemple, les deux jours fériés qu'on a vus tout à l'heure. Vous comprenez que pour les Français qui travaillent, ils se disent c'est travailler plus, mais pour gagner autant qu'avant.
Alors le temps des mesures, c'est quoi ? C'est qu'il faut réduire nos déficits afin de stabiliser la dette. Et pour réduire les déficits, il y a plusieurs méthodes. Il y a diminuer les dépenses de l'État et nous le faisons très activement, avec de l'ordre de 30 milliards de mesures. Il y a aussi faire des mesures qui nous permettent de travailler plus. Parce que, sans gagner plus, sauf accord d'entreprise et de la négociation d'IRA, nous avons un modèle social qui est généreux, que nous voulons protéger. Mais le problème, c'est que la production française est insuffisante par rapport à nos concurrents. Le Français, en moyenne, travaille 100 heures de moins que l'Allemand. Et ce n'est pas que nos concitoyens soient moins efficaces ou moins engagés, mais entre effectivement les jours de congés, etc. et d'autres sujets. Donc, il faut que notre production remonte. Et deux jours de travail, je sais que c'est un sacrifice pour les Françaises et les Français qui travaillent et qu'on préfère tous les vacances, mais c'est une façon de produire plus et de participer à cet effort général.
Vous vous répétez aussi depuis des mois, ainsi que François Arnaud, qu'il n'y aura pas de hausse d'impôts. Mais en fait, l'année blanche, c'est une hausse d'impôts non dite.
Il n'y a pas de hausse d'impôts, mais il n'y a pas d'impôts nouveaux, mais on veut aussi être équitable. Toutes les personnes qui ont des revenus modestes et celles qui sont aux aides sociales, ces revenus ne vont pas augmenter. Et effectivement, la contribution des personnes qui sont mieux rémunérées, donc qui sont dans l'impôt sur le revenu, je rappelle que seule la moitié des Français qui travaillent payent l'impôt sur le revenu. Et effectivement, s'ils sont augmentés, ce qui n'est malheureusement pas le cas de tout le monde chaque année, et bien cette augmentation peut les faire rentrer dans l'impôt ou peut les faire changer de tranche. Mais c'est une solidarité. Nous voulons qu'elle s'applique à ceux qui ne sont pas imposés, à ceux qui sont imposés et aussi aux retraités. Et je me permets de corriger un peu le sujet que vous aviez tout à l'heure. On va transformer la déduction de 10 % bienvenue en une déduction de 2000 euros pour tout le monde.
Alors ça, c'est un montant que vous nous donnez ce soir.
Le Premier ministre ne l'avait pas dit. Le Premier ministre a omis de le dire dans son discours, donc je le dis ce soir. La déduction ne sera plus de 10 %. Ce sera 2 000 €. Donc pour tous les retraités qui sont au début de l'échelle des impôts et qui ont donc une déduction modeste, cette déduction va être de 2 000 € et donc leur fiscalité va baisser. Et effectivement, en compensation, la fiscalité des retraités qui gagnent plus de 20 000 € par an sera légèrement augmentée. Ça, c'est une mesure de justice sociale.
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