Guerre en Ukraine : huit fois où Donald Trump a critiqué Vladimir Poutine et la Russie

Donald Trump pourrait-il à son tour adopter des sanctions contre la Russie ? Le président américain semble avoir ouvert la porte à de nouvelles mesures de restriction économique, dans un message posté sur son réseau social Truth Social, samedi 13 septembre. Mais à une condition, toutefois : que les pays de l'Otan arrêtent d'acheter du pétrole aux entreprises russes. La veille, sur la chaîne Fox News, il avait déjà déclaré que sa patience envers son homologue russe, Vladimir Poutine, "s'épuisait rapidement". Et que d'éventuelles sanctions consisteraient à frapper "durement" la Russie en visant les banques, ainsi que le secteur pétrolier. "Mais je l'ai déjà fait, j'ai fait beaucoup", a-t-il ajouté.

Interrogé dimanche à la Maison Blanche sur le fait de savoir s'il était prêt à lancer une nouvelle phase de sanctions contre la Russie, Donald Trump a répondu : "Oui, je le suis." Au début du mois, le président américain avait déjà déclaré qu'il "se passera[it] quelque chose" si Vladimir Poutine ne répondait pas à ses attentes sur l'Ukraine. Sans livrer davantage de détails, toutefois. Semaine après semaine, le président américain brandit régulièrement la menace de sanctions, mais il n'a jamais franchi le pas. Et ses efforts pour mettre fin au conflit entre l'Ukraine et la Russie, jusqu'ici, sont restés sans effet.

1 "Déçu" après le voyage de Poutine à Pékin

Donald Trump avait émis des sarcasmes, quand son homologue Xi Jinping avait reçu Vladimir Poutine pour assister à la parade militaire commémorant la fin de la Seconde Guerre mondiale. "Veuillez transmettre mes salutations les plus chaleureuses à Vladimir Poutine et Kim Jong-un pendant que vous conspirez contre les Etats-Unis d'Amérique", a-t-il ajouté dans son message. "Je tiens à préciser que personne ne complotait, personne ne tramait quoi que ce soit", avait alors répondu Iouri Ouchakov, conseiller diplomatique de Vladimir Poutine, à un média d'Etat russe. "Je suis très déçu par le président Poutine", avait également déclaré Donald Trump lors d'une interview à la radio avec le présentateur Scott Jennings, à la veille de la parade militaire à Pékin. Des milliers de personnes meurent, c'est une guerre qui n'a aucun sens." Et pourtant, "nous avions une super relation", avait déclaré le président américain.

2 "En colère" à cause des frappes russes

Steve Witkoff a rencontré à plusieurs reprises Vladimir Poutine à Moscou. L'une de ses entrevues avait donné lieu à un sommet, le 15 août, entre le président russe et Donald Trump en Alaska. La rencontre, toutefois, n'avait débouché sur aucune annonce concrète de plan de paix. Donald Trump a donc exprimé son agacement, à la fin du mois d'août. "Toutes les conversations que j'ai avec lui sont de bonnes conversations, malheureusement le jour suivant une bombe est larguée sur Kiev ou ailleurs et cela me met en colère", avait-il notamment déclaré. "Je crois que nous allons mettre fin à la guerre" avait-il toutefois ajouté, précisant avoir parlé avec Vladimir Poutine depuis une rencontre avec le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, à Washington.

3 Des "conséquences graves" faute d'accord

Deux jours avant la rencontre en Alaska, Donald Trump avait haussé le ton, peut-être piqué au vif par des commentaires de presse présentant la tenue du sommet comme une victoire diplomatique pour Vladimir Poutine. Il avait menacé la Russie de Vladimir Poutine de "conséquences très graves" si elle ne mettait pas fin à la guerre en Ukraine. Sans toutefois préciser la menace en question. Ces mots sont restés vains. Les deux dirigeants ont terminé la rencontre sans rien dévoiler sur un possible plan de paix pour l'Ukraine. Et Donald Trump a perdu le ton bravache qu'il avait avant la rencontre, lorsqu'il menaçait de claquer la porte en cas d'impasse.

4 Des sous-marins nucléaires déployés

Donald Trump avait même ordonné le déploiement de deux sous-marins nucléaires, début août, en réponse à des propos de l'ancien président russe Dmitri Medvedev, qui l'avait fustigé en citant "la fameuse 'main morte'". Cette expression fait référence à un système automatisé ultra-secret mis en place par l'Union soviétique pendant la guerre froide pour prendre le contrôle de son arsenal nucléaire en cas de destruction de sa chaîne de commandement. "Les mots comptent et peuvent souvent avoir des conséquences imprévues, j'espère que cela ne sera pas le cas cette fois", a averti le président des Etats-Unis. Quelques heures plus tôt, la Russie avait annoncé la production en série de l'Orechnik, son missile hypersonique de dernière génération, qui peut porter une charge nucléaire.

5 Un ultimatum estival jamais suivi d'effet

Le 29 juillet, soit il y a 48 jours, Donald Trump avait donné "10 ou 12 jours à partir d'aujourd'hui" au président russe pour mettre fin au conflit en Ukraine, sous peine de sévères sanctions. "Il n'y a aucune raison d'attendre. Nous ne voyons aucun progrès", avait déploré le président américain, qui avait, le 14 juillet, donné un ultimatum de 50 jours à son homologue russe. Il a notamment dit envisager des sanctions "secondaires", c'est-à-dire touchant les pays qui achètent des produits russes, par exemple des hydrocarbures, afin d'assécher les revenus de Moscou. Donald Trump s'était dit "très déçu" par le maître du Kremlin. "Je pensais vraiment que cela allait s'arrêter. Mais à chaque fois que je pense que cela va s'arrêter, il tue des gens", avait-il commenté. "Cela ne m'intéresse plus vraiment de discuter" avec lui., avait-il lancé.

6 "Poutine bombarde tout le monde le soir"

Les relations entre les deux dirigeants se sont dégradées depuis plusieurs mois. Mi-juillet, le président américain avait déclaré que les Etats-Unis allaient envoyer des systèmes de défense antiaérienne Patriot à l'Ukraine. "Je n'ai pas encore décidé du nombre mais ils vont en avoir parce qu'ils ont besoin de protection", avait-il justifié, visiblement mécontent. "Vladimir Poutine a vraiment surpris beaucoup de gens. Il parle gentiment et ensuite il bombarde tout le monde le soir." Alors qu'aucun accord concret n'était encore évoqué, Donald Trump avait également annoncé "des droits de douane secondaires", c'est-à-dire sur les alliés de Moscou, relevés de 100% en l'absence d'accord dans les 50 jours.

7 "Poutine raconte beaucoup de conneries"

Donald Trump a affiché une frustration croissante au fil du temps, quand il constatait que ses échanges avec son homologue russe n'étaient pas suivis d'effet. "Si vous voulez la vérité, [Vladimir] Poutine nous raconte beaucoup de conneries. Il est tout le temps très gentil, mais cela ne veut rien dire", avait lâché Donald Trump début juillet, devant la presse à la Maison Blanche. Il avait par ailleurs assuré "étudier de très près" une proposition de loi du Sénat visant à imposer de nouvelles sanctions à la Russie, après avoir lui-même évité pendant des mois d'y recourir tandis qu'il tentait de persuader Vladimir Poutine de mettre fin au conflit en Ukraine. "Je vous ai dit que j'étais très mécontent de ma conversation avec le président Poutine, avait-il déclaré trois jours plus tôt à la presse, à bord d'Air Force One. Il veut aller jusqu'au bout, juste continuer de tuer des gens, ce n'est pas bien."

8 L'idée de sanctions agitée dès le mois de mars

Le premier mouvement de colère de Donald Trump remonte au mois de mars, au cours d'une interview à la chaîne NBC. Le président américain s'était alors dit "très énervé" et "remonté" contre son homologue russe, après l'appel de la Russie à établir un régime de transition en Ukraine sans Volodymyr Zelensky. Le président des Etats-Unis a également menacé d'une hausse des droits de douane "sur tout le pétrole en provenance de Russie" si Moscou ne donnait pas son "accord pour mettre fin au bain de sang en Ukraine". Ce ton menaçant tranchait alors avec le rapprochement observé en début d'année 2025.