Avant les frappes israéliennes sur l'Iran, ces autres attaques qui ont alimenté le cycle de tension depuis le 7-Octobre

L'offensive israélienne sur l'Iran menée vendredi 13 juin est inédite par son ampleur, mais ce n'est pas la première. Il fut un temps, lointain, où l'Iran et Israël étaient des alliés. C'était avant 1979 et la mise en place de la République islamique d'Iran. Israël est depuis perçu par le régime des mollahs comme le "petit Satan" au coté du "grand Satan", les Etats-Unis. De son côté, Benyamin Nétanyahou, depuis son ascension politique au début des années 1990, martèle que le régime de Téhéran et son programme nucléaire constituent une "menace existentielle" pour l’Etat hébreu. Et l'attaque du Hamas palestinien le 7 octobre 2023 constitue un tournant dans cet affrontement.

Cette attaque du 7-Octobre a été soutenue officiellement par l'Iran. Elle a même été "financée, organisée et guidée" par Téhéran, affirme alors Benyamin Nétanyahou. Dans les mois qui ont suivi, plusieurs commandants des Gardiens de la révolution, l'armée idéologique de l'Iran, ont été tués. Des assassinats ciblés ou des bombardements attribués à Israël.

25 décembre 2023 : Razi Moussavi, un des commandants des Gardiens de la révolution, est tué dans une frappe de missiles au sud de Damas, en Syrie. Le général Moussavi était le plus haut gradé des Gardiens de la révolution en Syrie, et opérait au sein d'une unité d'élite, la Force Al-Quds. Des milliers de personnes assistent à ses funérailles à Téhéran et le président iranien, Ebrahim Raïssi, promet qu'Israël "paiera pour ce crime".

1er avril 2024 : une frappe aérienne attribuée à Israël vise un bâtiment consulaire de l'ambassade iranienne à Damas, en Syrie. L'Iran reconnaît la mort de sept membres des Gardiens de la révolution et le 13 avril, lance une attaque de 300 drones et missiles vers Israël. La quasi-totalité des tirs sont neutralisés par la défense israélienne.

31 juillet 2024 : le chef politique du Hamas, Ismaïl Haniyeh, est tué au nord de Téhéran. Il venait d'assister à l'investiture du nouveau président Massoud Pezechkian. L'opération avait été minutieusement préparée, avec un engin explosif dissimulé depuis deux mois dans cette résidence gérée par les Gardiens de la révolution, puis déclenché à distance une fois que la présence du leader du Hamas avait été confirmée.

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27 septembre 2024 : le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, est éliminé dans la banlieue de Beyrouth, lors du bombardement du quartier général du mouvement islamiste. Un général iranien des Gardiens de la révolution meurt lors de la même frappe. Nasrallah dirigeait le Hezbollah depuis plus de trente ans et avait été plusieurs fois ciblé par des attaques. Quatre jours après, l'Iran lance quelque 200 missiles balistiques vers Israël, la plupart interceptés. L'attaque est une réponse aux assassinats des chefs du Hamas et du Hezbollah, affirment les Gardiens de la révolution.

26 octobre 2024 : Israël riposte à son tour avec des frappes aériennes visant des cibles militaires. Elles visent des installations de fabrication de missiles, des batteries de missiles sol-air et d'autres systèmes aériens et affectent durement les capacités de défense antiaérienne iraniennes. Des systèmes que Téhéran avait pu en partie reconstituer, jusqu'à l'attaque massive du 13 juin 2025.