Donald Trump reçoit de nouveau son « très bon ami » Bernard Arnault, plus que jamais dans son rôle d’oligarque

Malgré les désillusions et les défaites, le milliardaire vassalisé Bernard Arnault continue de chercher l’attention de Donald Trump. Le patron du géant du luxe LVMH était convié à la Maison Blanche, mardi 6 mai, à l’occasion des préparatifs de la Coupe du monde de football 2026, organisée conjointement par les États-Unis, le Canada et le Mexique.

Une rencontre montée grâce au joaillier new-yorkais Tiffany – passé sous le giron du groupe français en 2021, avec le soutien de la macronie -, qui pourrait concevoir le trophée, après avoir déjà réalisé celui de la Coupe du monde des clubs. Cette compétition de la FIFA se jouera aux États-Unis dès cet été 2025, un an avant la Coupe du monde elle-même.

« Je veux souhaiter la bienvenue à deux de mes très bons amis »

« Bernard, c’est un honneur de vous avoir ici, nous allons avoir une réunion après ceci », a ainsi lancé le président états-unien, alors que le patron français assistait à la prestation de serment de l’émissaire spécial américain, Steve Witkoff. « Je veux souhaiter la bienvenue à deux de mes très bons amis, Bernard Arnault et Alex Arnault », avait déjà affirmé Donald Trump quelques heures plus tôt, peu de temps après leur arrivée à Washington.

Bernard Arnault, accompagné de son fils, est ainsi de retour dans le Bureau ovale près d’un mois après sa précédente venue, le 26 mars dernier. Il y a retrouvé son « ami » de longue date, rencontré dans les années 1980 lorsqu’il était encore un magnat de l’immobilier opérant à New York City. Le milliardaire français fuyait alors l’Hexagone, passé sous la gouvernance du Parti socialiste mené par François Mitterrand.

Le patron de LVMH n’a, depuis, jamais cessé de soutenir la montée en puissance du chef d’État autoritaire. Bernard Arnault – comme Alexandre – se trouvait dans les bureaux de l’homme d’affaires au sein de la Trump tower quelques jours avant son investiture, en janvier 2017. Le premier mandat de ce dernier a, par la suite, été synonyme d’opération de séduction, alors que les deux « amis » n’ont cessé de se renvoyer la balle.

Élu sur son projet protectionniste résumé par le slogan « Make America great again », Donald Trump ne s’est jamais opposé au rachat de Tiffany par la holding française. Toujours prompt à jouer de son image de l’excellence à la française, Bernard Arnault se jette sur l’occasion d’ouvrir une troisième usine siglée Louis Vuitton à Alvarado (Texas). Site inauguré par Donald Trump lui-même le 17 octobre 2019, après un trajet réalisé à bord d’Air Force One en compagnie de la famille Arnault.

Près de 20 milliards d’euros sur l’année 2024

Ces derniers se sont enfin empressés d’être présents pour la seconde cérémonie d’investiture de Donald Trump, lundi 20 janvier 2025. Un moment d’épiphanie pour le milliardaire, placé deux rangs derrière les anciens présidents états-uniens, dans le carré d’or réservé à la classe politique. « Je reviens des États-Unis et j’ai pu voir le vent d’optimisme qui régnait dans ce pays », avait-il ensuite lancé face à la presse française.

Il n’a pourtant fallu que quelques mois pour que la douche froide s’abatte sur la holding de luxe qui réalise plus d’un quart de son chiffre d’affaires aux États-Unis – près de 20 milliards d’euros sur l’année 2024. La guerre commerciale lancée par Donald Trump à la face du monde a eu des répercussions directes sur les affaires de Bernard Arnault. Les actions du géant du luxe (Louis Vuitton, Dior, Tiffany & C., Moët & Chandon, Sephora, etc.) ont alors dégringolé, le 3 avril dernier, de 5,6 % en une seule journée. Depuis l’investiture de Donald Trump, la valorisation en Bourse du groupe a, plus largement, fondu de 87 milliards d’euros, tandis que le milliardaire a vu sa fortune fondre de près de 8 milliards, toujours en vingt-quatre heures.

Le grand patron, prêt à tout pour préserver ses privilèges, avait pourtant tenté de sauver son empire en se rendant à la Maison Blanche, fin mars. « Le père Arnault a voulu la jouer solo en misant sur sa relation personnelle de longue date avec Trump, il a perdu », se moquait alors un dirigeant contacté par le Canard enchaîné. L’hebdo satirique révélait que « le magnat du luxe comptait sur cette rencontre au sommet pour que le président américain lui taille des droits de douane sur mesure ».

Plusieurs chefs d’entreprise ont tenté la même opération au cours des dernières semaines. Les preuves d’affection envers le président républicain se sont multipliées, entre une allégeance débridée au trumpisme et des promesses de généreux investissements aux États-Unis. Le tout dans l’espoir de préserver leurs intérêts économiques face aux menaces douanières du locataire de la Maison Blanche. Problème, entre hommes d’affaires avides de profits, la concurrence reste rude. Surtout quand l’un d’entre eux possède le pouvoir politique.

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