Conflit Israël-Hamas: combats intenses à Gaza où Tsahal inonde les tunnels du Hamas

Combats meurtriers entre le Hamas et l'armée israélienne qui a commencé à inonder les tunnels du mouvement islamiste palestinien. Des frappes de Tsahal sur des infrastructures militaires en Syrie... Le Figaro vous explique la situation à Gaza liée au conflit.

L’armée israélienne a commencé à inonder les tunnels du Hamas

Khan Younès, dans le sud de Gaza, est le théâtre mercredi de combats meurtriers entre le Hamas et l'armée israélienne, qui a admis avoir commencé à inonder les tunnels du mouvement islamiste palestinien, un des grands objectifs tactiques de la guerre. Dans la nuit, selon un correspondant de l'AFP, des frappes nourries et des tirs de chars ont visé Khan Younès, une ville en grande partie détruite, devenue l'épicentre de la guerre.

Le ministère de la Santé du Hamas a annoncé que 150 personnes avaient été tuées en 24 heures à travers le territoire. L'aviation israélienne «a mené des dizaines de raids contre le centre et l'ouest de Khan Younès, faisant des dizaines de morts et de blessés», a déclaré le gouvernement du Hamas. Selon l'armée, 15 «terroristes» ont été tués mardi dans les combats dans le nord de la bande de Gaza et dix autres dans le centre.

Israël avait admis mardi avoir commencé à inonder les tunnels creusés par le Hamas dans le sous-sol de Gaza depuis qu'il y a pris le pouvoir en 2007, un dédale de galeries qui constituent un piège pour les soldats israéliens et où ont été retenus plusieurs otages. Ce vaste réseau de couloirs bétonnés, équipés de cuisines avec accès à l'eau, est une véritable obsession pour l'armée israélienne, qui justifie ainsi ses bombardements de nombreux hôpitaux et autres bâtiments civils supposés cacher des tunnels.

Financement de l'Unrwa: la Norvège met en garde contre les conséquences d'une suspension

La Norvège, l'un des rares grands donateurs à avoir décidé de maintenir son aide à l'agence onusienne pour les réfugiés palestiniens (Unrwa), a interpellé mercredi les autres bailleurs de fonds sur les conséquences d'une interruption des financements. «Nous exhortons les pays donateurs à réfléchir aux conséquences plus larges de la suspension de leur financement de l'Unrwa», a dit le ministre norvégien des Affaires étrangères, Espen Barth Eide, dans un courriel envoyé par ses services à l'AFP.

«L'Unrwa est une bouée de sauvetage vitale pour 1,5 million de réfugiés à Gaza», a-t-il ajouté. «Pour éviter de punir collectivement des millions de personnes, nous devons faire la distinction entre ce que des individus peuvent avoir fait et ce que représente l'Unrwa». Treize pays, dont d'importants donateurs comme les États-Unis, l'Allemagne, le Royaume-Uni et la Suède, ont annoncé suspendre leur financement à l'agence après qu'Israël a accusé 12 des 30.000 employés régionaux d'implication dans l'attaque du 7 octobre. Les chefs de plusieurs organisations de l'ONU se sont aussi alarmés mercredi des «conséquences catastrophiques» de la suspension des financements.

Réunion au Caire

Les États-Unis, l'Égypte et le Qatar s'activent en coulisses pour tenter de convaincre Israël et le Hamas de s'engager dans une nouvelle trêve, après celle d'une semaine fin novembre qui avait permis la libération d'une centaine d'otages à Gaza en échange de 240 prisonniers palestiniens détenus par Israël. Le chef du Hamas, Ismaïl Haniyeh, installé au Qatar, est attendu mercredi ou jeudi au Caire, a annoncé à l'AFP à Gaza un responsable du mouvement.

La délégation du Hamas doit y rencontrer «des responsables du renseignement égyptien», selon ce responsable, pour discuter d'une proposition de trêve formulée lors d'une récente réunion à Paris entre le directeur de la CIA, William Burns, et des responsables égyptiens, israéliens et qataris. Le Hamas «insistera sur la nécessité d'un arrêt total de l'agression» israélienne, «d'un retrait des forces d'occupation et du retour des déplacés dans le nord de la bande de Gaza», a déclaré ce responsable, ajoutant que le mouvement rejetait «toute proposition» d'Israël qui porterait sur «un cessez-le-feu partiel et temporaire». Israël de son côté refuse un cessez-le-feu tant que le Hamas, qu'il a classé organisation terroriste tout comme les États-Unis et l'Union européenne, ne serait pas éliminé.

L'armée israélienne dit avoir frappé des infrastructures militaires en Syrie

L'armée israélienne a indiqué mercredi avoir frappé dans la nuit des infrastructures militaires du régime syrien dans la province de Daraa (sud), en réponse à des tirs lancés selon elle depuis la Syrie. «La nuit dernière, un certain nombre d'attaques depuis la Syrie vers le sud du plateau du Golan ont été identifiées. En réponse, les avions des forces de défense ont frappé des infrastructures militaires appartenant au régime syrien dans la région de Daraa», a-t-elle dit dans un communiqué.

L'armée n'a pas donné d'indication sur des victimes ou dégâts éventuels dans cette région annexée par Israël. Israël commente rarement ses attaques en Syrie mais dit vouloir empêcher l'Iran, qui soutient le régime syrien de Bachar al-Assad, de s'implanter à ses portes.

Nouveau bilan: le ministère de la Santé du Hamas annonce 26.900 morts

Le ministère de la Santé du Hamas a annoncé mercredi un nouveau bilan de 26.900 personnes tuées, en majorité des femmes, des adolescents et des enfants dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre entre Israël et le mouvement islamiste palestinien le 7 octobre.

Durant les dernières 24 heures, 150 personnes ont été tuées, selon le Hamas qui fait également état de 65.949 blessées depuis le début de la guerre et de «nombreuses personnes» toujours sous les décombres et inaccessibles aux