« Furieux » suite à un retour à la réalité, Donald Trump enchaîne les menaces contre Vladimir Poutine comme Volodymyr Zelensky

La réalisation de sa promesse, à savoir mettre fin à la guerre en cours en Ukraine, se fait attendre. Le président des États-Unis, Donald Trump, a laissé paraître son énervement – et sa frustration – dimanche 30 mars auprès des médias nationaux.

Le locataire de la Maison Blanche s’en est ainsi tant pris à son homologue russe, Vladimir Poutine, qu’ukrainien, Volodymyr Zelensky. Alors que l’accord (flou) de cessez-le-feu que son administration avait annoncé en grande pompe s’enlise face au rapport de force que se disputent les deux dirigeants, Donald Trump a enchaîné les nouvelles menaces.

« Des droits de douane secondaires » sur le pétrole russe

Donald Trump s’est d’abord dit « très énervé » et « furieux » contre le président russe, coupable selon lui de ne pas s’engager sur l’accord de cessez-le-feu. Sous pression de la Maison Blanche, Kiev avait accepté une cessation sans conditions des combats, pour 30 jours, rejetée par Moscou. Puis la Russie a accepté un moratoire sur les sites énergétiques, bien plus limité, mais Moscou et Kiev s’accusent mutuellement de le violer.

Les deux parties ont aussi accepté le principe d’une trêve en mer Noire, mais Moscou a ensuite posé de nouvelles conditions, comme la levée de sanctions par les pays occidentaux, qui ne semblent pas pouvoir être acceptées à court terme. En représailles, l’élu républicain a donc fini par menacer d’imposer « des droits de douane secondaires sur tout le pétrole qui sort de Russie », selon une interview téléphonique accordée dimanche à la journaliste de la chaîne NBC, Kristen Welker.

À l’origine de sa colère : la demande de Vladimir Poutine émise vendredi 28 mars, afin que soit mise en place une « administration transitoire » pour l’Ukraine. Cette dernière, qui serait sous l’égide des Nations unies (ONU), servirait à l’organisation d’une élection présidentielle « démocratique » dans ce pays. Prérequis pour Vladimir Poutine, afin que les négociations pour un accord de paix puissent se lancer avec la Russie.

S’exprimant auprès d’autres journalistes quelques heures plus tard, à bord de l’Air Force One, le président états-unien a affirmé être « déçu d’une certaine manière » à propos de « certaines des choses que Vladimir Poutine a dites ces deux derniers jours au sujet de Zelensky, parce qu’il considère qu’il n’est pas crédible ». Donald Trump souhaite ainsi que les négociations se poursuivent, et ce, que le dirigeant russe « l’aime ou ne l’aime pas ».

« S’il le fait, il aura des problèmes »

Toujours à bord de l’avion présidentiel, Donald Trump s’en est ensuite pris à Volodymyr Zelensky, qu’il accuse de vouloir tourner le dos à un accord sur les minerais ukrainiens que les États-Unis veulent s’approprier. « Je vois qu’il essaie de se retirer de l’accord sur les terres rares, a lancé le dirigeant états-unien. Et s’il le fait, il aura des problèmes. De gros, gros problèmes. »

Le président ukrainien avait annoncé, vendredi 28 mars, avoir reçu des États-Unis une nouvelle version de l’accord sur les minerais stratégiques ukrainiens. Une mouture jugée très défavorable pour Kiev. « Nous avons conclu un accord sur les terres rares et maintenant il dit : « Eh bien, vous savez, je veux renégocier l’accord. » », a ajouté Donald Trump. « Il veut devenir membre de l’Otan, affirme-t-il. Eh bien, il ne sera jamais membre de l’Otan. Il le comprend, donc il cherche à renégocier l’accord. »

Sur le terrain, les combats se poursuivent. La Russie a revendiqué, dimanche, la capture d’un village situé à sept kilomètres de la frontière administrative de la région de Dnipropetrovsk, dans le centre de l’Ukraine. Or, l’armée russe n’avait encore jamais pénétré dans cette région.

« Depuis trop longtemps maintenant, la proposition américaine d’un cessez-le-feu inconditionnel est restée sur la table sans réponse adéquate de la Russie », a fustigé Volodymyr Zelensky, samedi 29 mars. Kiev a par la suite accusé la Russie de « crime de guerre » après une série de frappes de drones qui ont fait au moins deux morts et touché un hôpital militaire situé à Kharkiv, dans la nuit de samedi à dimanche.

Être le journal de la paix, notre défi quotidien

Depuis Jaurès, la défense de la paix est dans notre ADN.

  • Qui informe encore aujourd’hui sur les actions des pacifistes pour le désarmement ?
  • Combien de médias rappellent que les combats de décolonisation ont encore cours, et qu’ils doivent être soutenus ?
  • Combien valorisent les solidarités internationales, et s’engagent sans ambiguïté aux côtés des exilés ?

Nos valeurs n’ont pas de frontières.

Aidez-nous à soutenir le droit à l’autodétermination et l’option de la paix.
Je veux en savoir plus !