Bourse de Paris : la Chine riposte aux droits de douane, le CAC 40 plonge de nouveau et perd tous ses gains de l’année

La tendance du marché

Les Bourses mondiales ont fini par céder ce vendredi face à leurs craintes de guerre commerciale. Les marchés financiers n’étaient toujours pas remis des droits de douane réciproques promulgués par Donald Trump. Entre la digestion de ces annonces et la crainte de répliques, le Vieux continent a ouvert en nette baisse. 

Pourtant, ce n’était encore rien en comparaison à la chute qui a suivi durant la séance. Le CAC 40 glissait tranquillement jusqu’à l’annonce du second choc de la semaine : la riposte chinoise. Avec une réponse similaire à l’offensive de Donald Trump, les Bourses européennes ont plongé. Elles clôturent principalement avec des reculs compris entre -4% et -5%.

Après un bon début d’année, le CAC 40 a effacé tous ses gains depuis le 1er janvier. Signe d’une panique boursière, le VIX atteint 39,33 points, après avoir grimpé de plus de 30%. Le cours du pétrole brent se rapproche des 65 dollars tandis que les obligations américaines sur dix ans continuent de plonger (3,91% à 17h30).

Du côté des indices en France et dans le monde

CAC 40 - 4,26% 7 274,95 points
SBF 120 - 4,36% 5 503,73 points
DAX - 4,95% 20 721,45 points
FTSE 100 - 4,95% 8 083,91 points
Nikkei - 2,75% 33 780,58 points
Dow Jones* - 3,29% 39 210,67 points
Nasdaq* - 3,57% 15 959,63 points
*indice arrêté à la clôture des bourses européennes

Le fait du jour

Une nouvelle onde de choc est venue percuter les marchés financiers ce vendredi. Les investisseurs sont toujours chamboulés par l’annonce des droits de douane réciproques de Donald Trump, dont la première série rentrera en vigueur demain. La menace de potentielles répliques planait dans l’air et la Chine a décidé d’être la première à riposter.

Pékin a surpris le monde financier avec une réponse plus rapide que tous les autres partenaires commerciaux. Les biens américains seront donc soumis à 34% de droits de douane supplémentaires dès le 10 avril, «en plus du taux des droits de douane actuellement applicables», d’après le ministère chinois des Finances. La Chine a également saisi l’Organisation mondiale du commerce (OMC) et va organiser des contrôles à l’exportation sur sept éléments de terres rares, comme le gadolinium, utilisé notamment en imagerie par résonance magnétique, et l’yttrium, dans l’électronique grand public.

Après cette réponse chinoise, Donald Trump s’est contenté d’écrire sur son réseau Truth Social que «la Chine a mal joué le coup, ils ont paniqué». Quelques heures plus tard, le président américain a mis la pression sur la Réserve fédérale américaine (Fed) pour «réduire les taux d’intérêt». De son côté, Jerome Powell, qui préside la Fed, affirme que les droits de douane sont «susceptibles de peser sur la croissance» et qu’il est «trop tôt» pour ajuster la politique monétaire. Les marchés financiers terminent donc la semaine avec la crainte d’une escalade commerciale entre les États-Unis et la Chine, mais également un risque d’inflation et de récession Outre-Atlantique.

Les valeurs en vue

Le Top

Comme Danone, qui s’est battu tout au long de la séance pour tenter de rester dans le vert, Air Liquide  enregistre l’une des moins fortes baisses au sein du CAC 40 ce vendredi. En effet, aucune valeur n’est parvenue à clôturer dans le vert. Le spécialiste des gaz industriels limite ses pertes avec un recul de 0,63%, à 173,20 euros. Le groupe, à la dimension internationale, profite de son statut de valeur refuge pour maintenir sa dynamique haussière.

Le Flop

Comme l’ensemble des valeurs bancaires, Société Générale  est en net retrait ce vendredi avec les tensions commerciales. Le titre est d’ailleurs la lanterne rouge du CAC 40 avec un recul de 10,45%, à 34,545 euros. Véritables baromètres de la croissance, les banques mondiales sont particulièrement touchées par les offensives douanières.

Elles ne sont pas directement pénalisées par les taxes, mais les droits de douane peuvent freiner les projets des entreprises et refroidir la confiance des consommateurs. Les banques percevraient donc moins de commissions de la part de leurs banques d’investissements, mais verraient également un ralentissement des demandes de prêts.

La chute de ces valeurs symbolise donc les risques de récession aux États-Unis, mais également d’un ralentissement de la croissance mondiale. En France, BNP Paribas  et Crédit Agricole  suivent la chute de Société Générale avec des replis de 6,82% et 4,46% respectivement. Outre Atlantique, les grandes banques américaines comme JPMorgan, Goldman Sachs, Bank of America perdent plus de 4% chacune à la clôture des Bourses européennes.

La citation du jour

« Nous faisons appel au patriotisme. [...] Il est clair que si une grande entreprise française acceptait d’ouvrir une usine aux États-Unis, ce serait donner un point aux Américains. »

Dans une interview ce vendredi sur BFMTV/RMC, Eric Lombard, ministre de l’Economie, promet un «accompagnement» aux entreprises françaises afin d’affronter d’éventuelles turbulences économiques. La veille, Emmanuel Macron avait appelé les entreprises exposées aux États-Unis à suspendre temporairement leurs investissements dans ce pays jusqu’à la riposte européenne prévue fin avril.

L’agenda du 7 avril

Pour commencer cette nouvelle semaine, les droits de douane seront toujours au cœur de l’actualité boursière. Du côté des évènements macroéconomiques, les marchés jetteront un œil à la réunion des ministres des Affaires étrangères et des gouverneurs des banques centrales de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN) qui pourraient réagir à Trump. Pour les publications, les investisseurs surveilleront le commerce extérieur et la production industrielle en Allemagne.

La recommandation de la rédaction

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