Bourse de Paris : le CAC 40 plonge après les menaces douanières de Trump envers l’UE, VusionGroup s’envole

La tendance du marché

Les investisseurs pensaient sûrement terminer la semaine tranquillement avec une légère accalmie sur les marchés obligataires et aucun évènement majeur à signaler. Un contexte sûrement trop calme pour Donald Trump, qui a décidé d’attiser de nouveau les tensions commerciales.

Après le passage de justesse de son «méga projet» budgétaire à la Chambre des représentants, le président américain recommande une surtaxe douanière de 50% contre l’Union européenne. Les Bourses du Vieux continent ont donc instantanément plongé après cette annonce. Pourtant, elles ont ouvert dans le vert avant de progressivement reculer au fil de la séance.

Après cette brutale chute jusqu’à - 3%, le CAC 40 a tenté de se relever après le chaos. Après une belle remontée entre 15 et 16 heures, le principal indice français s’est essoufflé et n’a pas réussi à grappiller davantage de points. Le CAC 40 enchaîne donc une troisième séance consécutive dans le rouge et enregistre une perte hebdomadaire de 1,92%.

Du côté des indices en France et dans le monde

CAC 40 - 1,65% 7 734,40 points
SBF 120 - 1,55% 5 874,97 points
DAX - 1,54% 23 650,76 points
FTSE 100 - 0,24% 8 718,27 points
Nikkei + 0,47% 37 160,47 points
Dow Jones* - 0,60% 41 609,58 points
Nasdaq* - 0,97% 18,742.38 points
*indice arrêté à la clôture des bourses européennes

Le fait du jour

Ce vendredi, Donald Trump a décidé de menacer directement l’Union européenne sur les négociations commerciales : «Il est très difficile de traiter avec l’UE, qui a été créée en premier lieu pour profiter des États-Unis d’un point de vue commercial. (...) Nos discussions ne vont nulle part. Dans ces conditions, je recommande d’imposer 50% de droits de douane sur l’UE, à compter du 1er juin. Il n’y a pas de droits de douane sur les produits fabriqués aux États-Unis», a déclaré le président américain sur son réseau Truth Social.

À l’occasion du «jour de la Libération» le 2 avril dernier, la Maison Blanche avait initialement prévu d’imposer une surtaxe douanière de 20% contre le Vieux continent. L’administration américaine avait rapidement rétropédalé avec une pause de 90 jours, où les droits de douane étaient gelés à 10%. Toutefois, le président américain a décidé de durcir le ton alors que les négociations commerciales patinent.

D’après le Financial Times, Jamieson Greer, représentant du commerce américain, s’apprêtait à refuser les propositions de Bruxelles lors d’un appel dans les prochaines heures avec son homologue européen, Maros Sefcovic. Pour expliquer ce refus, Donald Trump dénonce notamment les «barrières commerciales, la TVA, les sanctions ridicules contre les entreprises, les barrières non-douanières, les manipulations monétaires, les poursuites injustifiées et injustes contre des entreprises américaines, qui ont conduit à un déficit commercial de plus de 250 millions de dollars par an, ce qui est totalement inacceptable».

Les valeurs en vue

Le Top

VusionGroup  fait partie des rares sociétés à terminer la séance dans le vert après la nouvelle attaque douanière de Donald Trump. Le leader mondial des étiquettes électroniques fait même mieux que résister, puisqu’il caracole en tête du SBF 120 avec une hausse de 9,32%, à 217 euros. Les marchés financiers saluent l’officialisation du contrat entre le groupe français et l’enseigne britannique, The Co-operative Group.

Ce partenariat a pour objectif de remplacer l’ensemble des étiquettes en papier des rayons pour les remplacer par les étiquettes électroniques de VusionGroup. Dans le communiqué publié ce jeudi, les deux sociétés indiquent que «ce partenariat constitue le plus grand déploiement d’étiquettes électroniques jamais réalisé par une enseigne au Royaume-Uni et en Irlande».

La coopérative agroalimentaire souhaite notamment réduire le gaspillage de papiers dû à l’étiquetage traditionnel ainsi qu’une meilleure transparence sur les informations fournies aux consommateurs. La société française annonce que «le déploiement de la technologie est prévu dans environ 1 500 magasins d’ici la fin de l’année, et dans l’ensemble des magasins Co-op d’ici fin 2026».

Le Flop

EssilorLuxottica  est la lanterne rouge du CAC 40 et du SBF 120 lors de cette séance avec une baisse de 4,80%, à 250 euros. Le géant de l’optique, qui s’appuie sur un partenariat avec Meta pour ses Ray-Ban connectés, est fortement pénalisé par les menaces de Donald Trump à l’encontre de l’Union européenne. Le titre n’est pas le seul à dégringoler par la résurgence des tensions commerciales.

Les secteurs du luxe et de l’automobile sont frappés de pleins fouets par ses surtaxes douanières. Dans ce contexte, Hermès  recule de 2,63%, Kering  perd 1,27%, LVMH  se rétracte de 1,26%, Stellantis  chute de 4,56%, Forvia  et Valeo  baissent respectivement de 2,27% et 2,81%. Des sociétés moins dépendantes du marché américain sont également touchées à l’image de Société Générale  (- 2,66%).

Le retour des tensions autour des droits de douane pourrait donc être problématique pour ces sociétés : «Il s’agit d’une escalade majeure des tensions commerciales... L’UE devrait réagir et c’est quelque chose qui nuirait vraiment à l’économie américaine et européenne», a affirmé Holger Schmieding, économiste chez Berenberg.

La citation du jour

« Cela fait longtemps que j’ai informé Tim Cook d’Apple que je m’attendais à ce que les iPhone vendus aux États-Unis soient fabriqués et construits aux États-Unis, et non en Inde ou ailleurs. Si ce n’est pas le cas, Apple devra payer des droits de douane d’au moins 25 % aux États-Unis. »

Avant de relancer l’escalade commerciale avec l’Union européenne, Donald Trump a menacé Apple ce vendredi sur son réseau Truth Social. Le géant californien a modifié sa stratégie de production avec de nouvelles usines en Inde pour éviter d’être directement confronté à la guerre commerciale contre la Chine. Une tactique qui n’est pas du goût du président américain. Vers 17h30, l’action Apple recule de 2,41%, à 196,51 euros.

L’agenda du lundi 26 mai

Aucune publication macroéconomique n’est prévue pour le début de la semaine prochaine. À signaler que les indices américains seront fermés ce lundi pour célébrer le Memorial Day tandis que la Bourse de Londres fermera également ses portes pour le Spring Bank Holiday (jour férié du printemps).