Droits de douane de Trump : le CAC 40 chute lourdement à l’ouverture et perd plus de 2%
Après la vive secousse sur les marchés asiatique, les Bourse européennes abordent la séance dans le rouge vif. À Paris, le CAC 40 perd 2,15% dans les premiers échanges à 7690,5 points. Francfort cède 2,08%, Milan 1,58%, Amsterdam 1,44% et Londres 1,07%. Les Bourses de Paris et Francfort, riches en multinationales exportatrices, sont particulièrement affectés par la hausse des droits de douanes américains annoncée mercredi par Donald Trump.
Depuis un mois déjà, minés par les menaces de guerre commerciale, les marchés européens font grise mine. Depuis son pic historique de la fin du mois de février dernier à plus de 8257 points, le CAC 40 a désormais perdu un peu plus de 6,5%. Le Dax de la Bourse de Francfort est sur la même ligne.
Les grands exportateurs sont particulièrement affectés. Avant les dernières annonces de Donald Trump, Kering cédait déjà près de 30% sur 1 mois, soit la plus forte baisse du CAC 40 et du SBF 120. Après avoir été la locomotive de la Bourse de Paris depuis de nombreuses années, le luxe subit des prises de bénéfices à l’image de LVMH (-16,5% en 1 mois) ou Hermes (-11,5%). L’automobile, dont les chaînes d’approvisionnement sont mondialisées, se trouve également en première ligne face aux barrières douanières de 25% érigées par les États-Unis. En un mois, Stellantis a perdu plus de 17% et les équipementiers Forvia et Valeo ont lâché respectivement 18,5% et 16,5%.
Des secteurs épargnés
Certains secteurs semblent en revanche largement immunisés face à la hausse des droits de douane. C’est en particulier le cas des banques dont l’activité est essentiellement domestique. Depuis le début de l’année, Société générale s’envole de près de 50%, BNP-Paribas s’adjuge plus de 30% et Crédit agricole près de 28%. Le secteur de la défense avec Thales (+78% depuis le 1er janvier) ou Safran (+15%) est également en grande forme, porté par les vastes programmes de réarmement en Europe.
La sanction boursière est toutefois bien moins sévère de ce côté de l’Atlantique. «De nombreux investisseurs se détournent de Wall Street et cherchent refuge en Europe, ce qui limite la baisse sur les places du Vieux Continent» constatent les spécialistes de Bank of America. La Bourse de New York est en effet en première ligne. Wall Street vient de boucler son pire trimestre depuis 2022. Désorientés par les coups d’éclat et de bluff de Donald Trump, les investisseurs tournent le dos à Wall Street.