Bourse de Paris : le CAC 40 en forte hausse grâce à la suspension des droits de douane, Publicis profite de l’euphorie

La tendance du marché

Le CAC 40 a connu une séance euphorique, qui s’inscrit complètement dans cette tendance de forte volatilité sur les marchés actions. Après avoir perdu plus de 12% depuis le 2 avril, le principal indice de la place boursière parisienne a fortement rebondi à l’ouverture avec un pic à plus de 7 380 points (+ 7,60%).Porté par les valeurs bancaires et celles qui sont exposées au marché américain, le CAC 40 termine sans valeur en territoire négatif.

Cet enthousiasme s’est poursuivi jusqu’à la clôture, mais cet élan va tout de même s’essouffler progressivement durant la séance. La Bourse de Paris ne trouvera pas de second souffle avec Wall Street. Après la folie de la veille, les indices américains reculent fortement avec l’incertitude toujours présente sur l’offensive douanière, mais surtout avec des prises de bénéfices. Le dollar est d’ailleurs en difficulté puisqu’il perd plus de 2% face à l’euro. Il atteint son plus bas niveau depuis 2015 par rapport au franc suisse. De son côté, l’once d’or a battu un nouveau record puisqu’il a franchi les 3 170 dollars.

Du côté des indices en France et dans le monde

CAC 40 + 3,83% 7 126,02 points
SBF 120 + 3,72% 5 397,13 points
DAX + 4,53% 20 651,50 points
FTSE 100 + 3,19% 7 937,34 points
Nikkei + 9,13% 34 609,00 points
Dow Jones* - 3,22% 39 300,99 points
Nasdaq* - 4,49% 16 356,75 points
*indice arrêté à la clôture des bourses européennes

Le fait du jour

Donald Trump a encore réservé un grand numéro aux marchés financiers ce mercredi soir. Après avoir décidé d’imposer 125% de droits de douane aux produits chinois (passé à 145% depuis), le président américain a suspendu la deuxième salve de droits de douane réciproques, pour laisser le plancher à 10%. Une annonce qui a créé l’euphorie à Wall Street, après de nombreuses semaines de panique depuis le 2 avril dernier. Cette suspension avait été dévoilée dans un message annonciateur quelques heures plus tôt sur son réseau social. Le Républicain de 78 ans a concédé qu’il «surveillait les marchés des obligations» et que les investisseurs étaient «un peu nerveux, un peu craintifs».

En effet, le taux d’emprunt américain sur dix était brusquement remonté à des zones de tension quelques heures auparavant. Une hausse brutale qui pouvait être interprétée comme une perte de confiance envers l’économie américaine et concrétisait les risques de récession pour la première économie mondiale. La décision de l’ancien magnat de l’immobilier a donc offert un grand bol d’air frais aux indices européens, mais la menace ne s’est pas envolée.

Si la Chine laisse la porte ouverte à un compromis, la guerre commerciale avec Washington ne fait que commencer. De son côté, l’Union européenne temporise une nouvelle fois avec la suspension des droits de douane sur les produits américains, adoptés en représailles aux surtaxes contre l’acier et l’aluminium. Si l’inflation américaine a ralenti en mars grâce à la baisse des cours du pétrole, les premiers résultats d’entreprises ainsi que les prochaines discussions sur les droits de douane laissent toujours planer une forte volatilité sur les marchés financiers.

Les valeurs en vue

Le Top

Publicis  est la meilleure progression du CAC 40 et du SBF 120 avec une hausse de 7,46%, à 82,08 euros. Le leader mondial de la publicité peut souffler après la suspension des droits de douane américains. Après un parcours boursier exemplaire entre août 2024 et février dernier, ce qui lui a permis d’atteindre un pic historique à 109,30 euros, le groupe de communication a commencé à dégringoler à cause des tensions commerciales.

La société française enregistre environ 60% de son chiffre d’affaires aux États-Unis, son premier marché. Toutefois, Publicis a continué de se renforcer sur le territoire américain avec l’acquisition de Locame, la plus grande plateforme mondiale indépendante de gestion de données, mais également avec un partenariat avec Adobe.

Le Flop

Ubisoft  continue de couler en Bourse avec un retrait de 5,80%, à 8,38 euros. L’éditeur de jeux vidéo clôture donc la séance avec la pire perte du SBF 120. Le 27 mars dernier, le groupe français annoncé la création d’une nouvelle entité qui réunirait toutes les franchises phares de l’éditeur comme Assassin’s Creed, Far Cry ou encore Rainbow Six.

Valorisé à plus de 4 milliards d’euros, plus de deux fois la valorisation actuelle d’Ubisoft, cette nouvelle filiale serait également détenue à 25% par Tencent. L’actionnaire chinois détient déjà 10% du capital d’Ubisoft, sans pouvoir franchir ce cap avant 2030 d’après un accord avec la famille Guillemot, principal actionnaire.

Cette opération et le succès du dernier opus d’Assassin’s Creed n’ont toutefois pas permis à Ubisoft de se relancer puisque le titre enchaîne une dixième séance de baisse sur les onze dernières qui ont suivi l’officialisation de cette filiale.

Le chiffre du jour

2.800 départs volontaires

Dans un communiqué publié ce jeudi, STMicroelectronics a dévoilé que 2.800 salariés du groupe seront concernés par des départs volontaires dans les trois prochaines années. Le groupe franco-italien de composants électroniques avait annoncé son plan de transformation en octobre dernier pour se concentrer sur quelques modèles essentiels pour les semi-conducteurs. La direction est fortement critiquée depuis quelques jours par l’État italien, co-actionnaires de l’entreprise à hauteur de 27,5% avec la France. Le conseil de surveillance a toutefois renouvelé sa confiance à Jean-Marc Chéry.

L’agenda du 11 avril

La dernière séance de la semaine s’annonce chargée en évènements macroéconomiques. Les investisseurs garderont toujours un œil sur les tensions commerciales, mais commenceront à surveiller les premiers résultats d’entreprises. Pour ouvrir la saison des chiffres du premier trimestre, il faudra compter sur les banques américaines avec JP Morgan, Morgan Stanley, Wells Fargo et BlackRock.

Toujours Outre-Atlantique, la confiance des consommateurs de l’Université du Michigan pour le mois d’avril sera particulièrement scrutée. Ce vendredi, les premiers chiffres de l’inflation en mars seront attendus aux États-Unis avec l’indice PPI, en Allemagne, en Espagne, en Argentine ou encore au Brésil. Du côté de la France, les marchés financiers attendront l’actualisation de la note de la part de Moody’s.

Les recommandations de la rédaction

Ce jeudi, Rémy Cointreau  a annoncé la démission d’Éric Vallat, directeur général du groupe depuis 2019. Un départ surprise qui n’a pas déstabilisé le titre en Bourse, qui continue de s’enivrer après la suspension des droits de douane. Toutefois, cette annonce intervient juste avant les résultats de l’exercice 2024/2025 pour le groupe de vins & spiritueux. Retrouvez le conseil sur l’action Rémy Cointreau.

Saint-Gobain  profite de l’embellie du jour pour remonter en Bourse. Après avoir atteint un record historique en mars dernier, les risques de récession et les droits de douane américains ont marqué un coup d’arrêt dans sa progression. Pourtant, le géant français des matériaux de construction peut compter sur une forte rentabilité. Retrouvez le conseil sur l’action Saint-Gobain.