La France «soutient la CPI» dont le procureur demande des mandats contre des dirigeants d'Israël et du Hamas

Le procureur de la CPI, Karim Khan, a réclamé des mandats d'arrêt notamment contre le premier ministre israélien Benyamin Netanyahou, mais aussi contre trois hauts dirigeants du Hamas, dont Ismaïl Haniyeh et Yahya Sinwar. Pool / REUTERS

À rebours des États-Unis, Paris a publié dans la nuit de mardi un communiqué dans lequel elle souligne son attachement à l’indépendance de l’institution internationale.

La France «soutient la Cour pénale internationale» dont le procureur a réclamé des mandats d'arrêt contre des dirigeants israéliens, parmi lesquels le premier ministre Benyamin Netanyahou, et du mouvement islamiste palestinien Hamas, a indiqué le Quai d'Orsay dans la nuit du mardi 21 mai. «La France soutient la Cour pénale internationale, son indépendance, et la lutte contre l'impunité dans toutes les situations», a écrit dans un communiqué la diplomatie française à propos de ces mandats d'arrêt.

«La France a condamné dès le 7 octobre les massacres antisémites perpétrés par le Hamas. Ce groupe terroriste a revendiqué des attaques barbares dirigées contre des civils, accompagnées d'actes de torture et de violences sexuelles qu'il a lui-même documentés, y compris en les diffusant et en les célébrant», poursuit Paris. À propos d'Israël, «la France alerte depuis de nombreux mois sur l'impératif de respect strict du droit international humanitaire et notamment sur le caractère inacceptable des pertes civiles dans la bande de Gaza et d'un accès humanitaire insuffisant», ajoute le communiqué. Et de souligner qu'une «solution politique durable» est la «seule» voie pour «rétablir un horizon de paix».

Des crimes tels que «le fait d'affamer délibérément des civils»

Le procureur de la CPI, Karim Khan, a déclaré lundi avoir réclamé des mandats d'arrêt contre Benyamin Netanyahou et son ministre de la Défense Yoav Gallant pour des crimes tels que «le fait d'affamer délibérément des civils», «homicide intentionnel» et «extermination et/ou meurtre» en lien avec l'opération israélienne à Gaza. Karim Khan a aussi demandé des mandats contre trois hauts dirigeants du Hamas - Ismaïl Haniyeh, Mohammed Deif et Yahya Sinwar - pour notamment «l'extermination», «le viol et d'autres formes de violence sexuelle» et «la prise d'otages en tant que crime de guerre».

Si Paris soutient la CPI, le président américain Joe Biden a défendu Israël face à la justice internationale, jugeant «scandaleuse» la demande de mandats d'arrêt contre des dirigeants israéliens. Son chef de la diplomatie, Antony Blinken, a déclaré que la démarche du magistrat était «une honte».

En France, plusieurs dirigeants de la gauche se sont félicités lundi de l'annonce de la CPI.