«Nous ne sommes pas seuls» : Volodymyr Zelensky remercie les Européens de leur soutien à l’Ukraine

«Nous ne sommes pas seuls» : Volodymyr Zelensky remercie les Européens de leur soutien à l’Ukraine

Volodymyr Zelensky entouré d’Antonio Costa (à gauche) et d’Ursula von der Leyen (à droite), le 6 mars à Bruxelles. NICOLAS TUCAT / AFP

Le chef de l’État ukrainien était entouré du président du Conseil européen Antonio Costa et de la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen qui ont insisté sur leur détermination à soutenir Kiev.

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Une semaine après sa violente altercation avec Donald Trump à Washington, Volodymyr Zelensky a remercié ce jeudi à Bruxelles les Européens de leur soutien au moment où les États-Unis mettent à mal l'alliance transatlantique et gèlent leur aide militaire à l'Ukraine. «Nous sommes très reconnaissants de ne pas être seuls. Et ce ne sont pas seulement des mots. Nous le ressentons», a lancé le chef de l'État ukrainien au début d'un sommet exceptionnel des 27 dirigeants des pays de l'UE destiné à muscler la défense européenne.

Dans un contraste saisissant avec l'image d'un président américain menaçant dans le Bureau Ovale, Volodymyr Zelensky était entouré du président du Conseil européen Antonio Costa et de la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen qui ont insisté sur leur détermination à soutenir Kiev. L'Europe et l'Ukraine sont à un «moment décisif», a martelé cette dernière, promettant de donner aux Ukrainiens «les moyens de se protéger et d'oeuvrer en faveur d'une paix juste et durable». En écho, le chancelier allemand Olaf Scholz a refusé toute «paix imposée» à ce pays.

Un plan pour «réarmer l’Europe»

Face à la menace russe et à celle du désengagement américain, les lignes bougent : effectuant un virage longtemps inimaginable, l'Allemagne envisage désormais des investissements massifs pour renforcer son armée. Jusqu'ici apôtre d'une stricte orthodoxie budgétaire, elle vient même - à la stupéfaction de nombreux diplomates européens - de plaider pour une réforme du «corset budgétaire» de l'UE.

Dans un contexte géopolitique totalement chamboulé, la Commission européenne a dévoilé un plan pour «réarmer l'Europe» visant à mobiliser quelque 800 milliards d'euros. Parmi les pistes évoquées, la possibilité pour les États membres d'accroître sensiblement leurs dépenses militaires sans que cela soit pris en compte dans leur déficit. «C'est un énorme pas en avant mais c'est nécessaire dans une période hors du commun», a souligné Ursula von der Leyen.

«Je veux croire que les États-Unis resteront à nos côtés. Mais il nous faut être prêts si tel n'était pas le cas», avait lancé la veille, dans d'une allocution télévisée à la tonalité sombre, le président français Emmanuel Macron. Au-delà du message adressé à l'Ukraine, cette rencontre des 27 ne devrait pas donner lieu à de grandes annonces chiffrées. Quelque 30 milliards d'euros seront disponibles pour l'Ukraine en 2025 et plusieurs pays de l'UE ne voient pas la nécessité, dans l'immédiat, d'augmenter ce montant.

Gel de l’aide humanitaire

Washington, qui s'est ouvertement rapproché du Kremlin depuis une conversation téléphonique entre Donald Trump et son homologue russe Vladimir Poutine le 12 février, a gelé lundi son aide militaire à l'Ukraine. Cette suspension, qui compromet à terme sa capacité à se défendre face à l'agression russe, concerne aussi le partage du renseignement, un élément pourtant essentiel aux soldats ukrainiens sur le champ de bataille, a fait savoir le chef de la CIA John Ratcliffe.

L'Ukraine, qui a multiplié les gestes d'apaisement après l'entrevue houleuse vendredi à Washington, où Donald Trump avait menacé de la «laisser tomber», a déclaré travailler à de nouveaux pourparlers avec les Américains.

Mardi, Volodymyr Zelensky avait proposé une trêve avec la Russie dans les airs et en mer pour entamer des discussions sur une «paix durable» sous «le leadership» de Donald Trump. Il s'est aussi dit disposé à signer un accord-cadre sur l'exploitation des ressources naturelles en Ukraine avec les États-Unis, ce que le président américain réclame.