Aucune image authentifiée n’a encore filtré de soldats nord-coréens combattant aux côtés de l’armée russe dans la région de Koursk, où les Ukrainiens ont lancé une offensive début août, et pourtant les accusations fusent toujours. Volodymyr Zelensky, le président ukrainien, a pour la première fois affirmé qu’un «nombre significatif» de Nord-Coréens étaient engagés dans les combats, rapporte l’agence Reuters. «Il y a des informations préliminaires indiquant que les Russes ont commencé à utiliser des soldats de Corée du Nord dans des assauts - dans une quantité significative», a indiqué le dirigeant ukrainien.
«Une partie du personnel des troupes de la République populaire démocratique de Corée est secrètement transférée sur la ligne de front dans des camions civils qui, de l’extérieur, ressemblent à des véhicules de livraison d’eau», a même précisé dans un communiqué la direction du renseignement militaire, cité par le média ukrainien Strana.
Affirmations russes
De façon significative, cette fois, l’affirmation a été anticipée de quelques jours par celles de blogueurs militaires russes qui se sont réjouis d’un assaut réussi de troupes nord-coréennes contre le village de Plekhovo. La carte Deep State Map, qui géolocalise les images du conflit et qui est proche de l’armée ukrainienne, confirme que celle-ci a perdu cette localité ces derniers jours. Depuis le mois de septembre , les forces russes grignotent mètre après mètre le saillant gagné par Kiev en août, passé de quelque 1200 km2 à 500 km2 en quatre mois. Mais combien de mètre carré ont-ils été repris par des Nord-Coréens ? Le mystère reste à ce jour entier.
Les premières rumeurs de troupes nord-coréennes en Russie ont émergé en Ukraine et en Corée du Sud dès le mois de juillet dernier, avant d’être reprises de façon plus affirmative par des sources occidentales au mois de septembre. Fin octobre, Kiev et Séoul ont évoqué le déploiement en Russie de quelque 12.000 combattants, ce qui représenterait l’équivalent d’une division dans l’armée russe. Les estimations du nombre de soldats russes engagés dans les opérations en Ukraine varient entre 500.000 et 600.0000.
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Washington s’est contenté de reconnaître que plusieurs milliers de Nord-Coréens avaient été acheminés sur le sol russe, sans préciser s’ils étaient engagés ou allaient être engagés dans le conflit. Moscou et Pyongyang ont signé le 19 juin dernier un «traité sur le partenariat stratégique global» entre les deux pays, définitivement entré en vigueur début novembre, qui prévoit en son article 4 une «aide militaire immédiate» en cas d’«attaque armée». Au-delà de la possibilité d’un envoi de troupes, Pyongyang fournit l’armée russe en munitions et en armes. D’après Séoul, de 3 à 8 millions d’obus, ainsi que des dizaines de missiles balistiques auraient été transférés en Ukraine. Un blindé lance-missiles anti-chars nord-coréen a également été observé sur le champ de bataille : un exemplaire de ce type Bulsae-4 a été détruit en novembre, selon des images géolocalisées.